Nice-Matin (Cannes)

De quoi être démonté…

- Le billet de Philippe Bouvard

Longtemps, les riverains de la Côte d’Azur ont pu se croire privilégié­s par rapport aux habitants du plateau du Larzac. Mais les autorités qui ont tant de soucis ne pouvaient plus tolérer que des millions de braves citoyens ne s’étant donnés que la peine de naître ou d’obtenir un petit crédit bénéficien­t en regardant la mer de cet infini que Louis-Ferdinand Céline accordait aux caniches amoureux. Or, du côté du domaine maritime et de certaines municipali­tés, on semble souhaiter que la vieille expression « être sur le sable » évoque de nouveau des difficulté­s financière­s pour de nombreux plagistes. Raymond Devos était devenu riche et célèbre en clamant que la mer était démontée. Les plages privées vont l’être davantage qui devront faire disparaîtr­e leurs installati­ons entre deux saisons et peut-être même, un jour, entre le déjeuner et le dîner. Sur un autre littoral que le nôtre, Le Touquet alias Paris-Plages, villégiatu­re de la famille Macron, va retrouver son hégémonie puisque le ParisPlage­s parisien, déjà dépourvu de mer, n’aura pas droit au plus petit grain de sable cette année. Heureuseme­nt, subsistent les plages publiques auxquelles on offre enfin parasols et barbecues. Mais on peut appréhende­r qu’elles deviennent bientôt payantes sous la houlette de dirigeants ayant pris leur distance avec le gros populo de Brégançon mais qui plongent volontiers dans la piscine de la Lanterne, tout près des grandes eaux de Louis XIV.

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