Nice-Matin (Cannes)

Quatre députés azuréens menacés d’invalidati­on

Des recours contestant l’élection d’Eric Ciotti, Cédric Roussel, Marine Brenier et Laurence Trastour vont être étudiés. L’installati­on d’un nouveau président du Départemen­t s’en trouve repoussée

- THIERRY PRUDHON

Le verdict est tombé hier. Quatre députés azuréens sont susceptibl­es de voir leur élection du 18 juin invalidée. Ce qui ne veut pas dire qu’elle le sera, très loin de là. Pour l’heure, le Conseil constituti­onnel a simplement jugé recevables des recours concernant les 1re, 3e, 5e et 6e circonscri­ptions. Cela signifie que l’élection d’Eric Ciotti (LR), Cédric Roussel (REM), Marine Brenier (LR) et Laurence Trastour-Isnart (LR) va demeurer virtuelle durant quelques mois, le temps que lesdits recours soient étudiés. Cela ne remet toutefois pas en cause leur présence au Palais-Bourbon où ils vont continuer à siéger normalemen­t. La principale conséquenc­e immédiate de ces appels affecte le conseil départemen­tal. Frappé par le cumul des mandats, Eric Ciotti devait en quitter la présidence.

Succession différée

La loi l’autorise désormais à attendre que les recours dont il fait l’objet soient purgés pour passer le flambeau à la tête du Départemen­t. Son entourage l’a confirmé hier, il va utiliser ce délai, qui fait donc une victime collatéral­e en la personne de Charles-Ange Ginésy, son dauphin plus que probable, qui va devoir ronger son frein un moment encore. Deux recours ont été déposés à l’encontre d’Eric Ciotti : l’un par Sabine Benizeri, Niçoise inconnue en politique, l’autre par JeanMarc Governator­i, cosecrétai­re national de l’Alliance écologiste indépendan­te. «J’ai le sentiment, indique-t-il, qu’Eric Ciotti a dépassé son plafond de dépenses de campagne.» Il s’insurge en revanche contre la suspicion d’une démarche d’opportunit­é permettant à Eric Ciotti de garder la main plus longtemps au Départemen­t: « J’ai déposé ce recours parce que cette circonscri­ption est la mienne, j’y ai toujours voté. Le reste n’est pas mon problème. » Les recours affectant les autres circonscri­ptions étaient quant à eux attendus. À commencer par celui de Rudy Salles dans la 3e circonscri­ption. Le député UDI sortant liste une série d’irrégulari­tés ou insincérit­és qui, cumulées, l’ont estime-t-il privé des 300 voix qui lui ont manqué pour devancer le frontiste Philippe Vardon et se qualifier pour le second tour.

Haro sur Brenier

Dans la 5e circonscri­ption, sans surprise également, Marine Brenier a concentré quatre recours émanant de ses adversaire­s, Benoît Kandel (CNIP), Daniel Brun (marcheur non investi) et Thibault Delhez (Debout la France), ainsi que d’un certain JeanMarie Bernard. Entre autres anomalies, ils pointent essentiell­ement la présence de la photo de Christian Estrosi sur les bulletins de vote Brenier. Une présence qui avait été validée, en urgence, par le Conseil d’État le 2 juin. Dans la 6e circonscri­ption enfin, où le climat s’était révélé délétère entre les deux tours, Laurence TrastourIs­nart fait l’objet d’un recours initié par Patrick Robbe, candidat sans étiquette crédité de 0,07 % au premier tour. Tous ces pourvois sont appelés à être tranchés entre la rentrée et la fin de l’année.

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 ?? (Photos F. B., D. L. et F. V.) ?? De gauche à droite, Eric Ciotti, Cédric Roussel, Marine Brenier et Laurence Trastour-Isnart.
(Photos F. B., D. L. et F. V.) De gauche à droite, Eric Ciotti, Cédric Roussel, Marine Brenier et Laurence Trastour-Isnart.

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