Nice-Matin (Cannes)

Code de la route: La Poste franchit les  candidats

Depuis le mois d’octobre, le bureau de la rue Gounod à Nice est le premier des Alpes-Maritimes à faire passer l’épreuve théorique du permis de conduire. Une diversific­ation gagnant-gagnant

- SOFIA NITTI

Le regard grave et le dos courbé sur leur tablette, les quatre candidats étudient attentivem­ent leurs trois questions test. L’examen véritable commencera dans quelques minutes. Mais avant, « avez-vous des questions ? », les sollicite l’examinateu­r. L’atmosphère se détend tout de suite, une main se lève. Après une demande de précisions, le silence se réinstalle et l’examen commence. « Notre valeur ajoutée, c’est la qualité. De l’accueil et de la prise en charge», précise tout de suite François Thez, délégué régional adjoint du groupe La Poste en Paca. Au rythme de 30 sessions maximum par semaine, pas étonnant que le centre de la rue Gounod ait accueilli jeudi son 3 000e candidat, huit mois seulement après l’ouverture.

 centres en France

À la suite de la réforme du code de la route en 2016, un appel d’offres a été lancé au niveau national pour de nouveaux sous-traitants des examens. La Poste est parmi les premiers opérateurs à répondre et reçoit l’agrément en mai 2016. Depuis, le groupe a vu passer plus de 500 000 candidats dans ses 500 centres, jusque dans des villages, en France métropolit­aine. Celui de Nice, au deuxième étage du bureau de poste Gounod, est le seul site dans les Alpes-Maritimes, mais un deuxième devrait ouvrir prochainem­ent à Antibes pour desservir la partie ouest du départemen­t. « Nous sommes un opérateur de service public, dans une relation directe avec les citoyens, détaille François Thez. Dans notre maison de plus de 200 000 collaborat­eurs, organiser la réunion de personnes qui passent une épreuve est un savoir-faire que nous avions déjà. » Quant aux relations avec les écoles de conduite, La Poste se présente comme « l’un des lieux où leurs élèves peuvent venir passer l’épreuve, ni plus ni moins ». Pas de partenaria­t ou accord exclusif.

Accueil de qualité et temps réduits

Souriants, soulagés, mais pressés de retrouver la liberté après quarante-cinq minutes d’épreuve, le temps d’un bonjour et les quatre candidats sont déjà dans l’ascenseur. « Je n’espère qu’une chose, l’avoir réussi ! », lance Luciano avant que les portes se referment. Italien, le trentenair­e est venu passer son permis moto de l’autre côté de la frontière pour réduire les temps d’attente. Élèves d’autoécole ou candidats libres, la démarche à suivre est très simple. Le futur conducteur n’a besoin que de son NEPH (Numéro d’enregistre­ment préfectora­l harmonisé) pour choisir son centre d’examen en ligne. Il peut s’inscrire jusqu’à quarantehu­it heures avant et régler en ligne 30 euros (le prix fixé par l’État). Fini les attentes de plusieurs semaines pour trouver une place. Il recevra son résultat par mail (pour les candidats libres) ou à son auto-école sous quarante-huit heures.

Des nouveaux marchés

« Comment rebondir quand le métier historique n’a plus sa place dans la société ? », contextual­ise François Thez. Pour La Poste, le défi à relever est économique également, avec la disparitio­n progressiv­e du courrier. Se positionne­r sur de nouveaux marchés devient impératif. Livreurs de médicament­s, agents de sensibilis­ation à la transition énergétiqu­e chez les particulie­rs, examinateu­rs du code de la route: les facteurs ont le choix. Bruno Sibille a postulé comme examinateu­r dès que cela lui a été proposé. Ce postier depuis seize ans a suivi une formation d’une journée. « Ça me plaît bien ! », sourit-il, en décrivant une ambiance de travail très paisible, « sans énervement­s ». Que des gagnants? « Nous avons recueilli plus de 5 000 avis de candidats dans toute la France et ils sont tous très élogieux », se félicite François Thez.

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