En marge du G le choc Trump-Poutine
Le président américain et son homologue russe se sont rencontrés hier à Hambourg pour la première fois, alors que les sujets de tension se multiplient entre les deux pays
Après six mois de relations houleuses à distance, le président américain Donald Trump s’est entretenu pour la première fois hier avec son homologue russe Vladimir Poutine en marge du sommet du G20 en Allemagne – quitte à manquer une grande partie des discussions sur le climat qui s’y déroulaient. Cette rencontre est intervenue dans une atmosphère surchauffée et chaotique à l’extérieur de l’enceinte du sommet, ponctuée de heurts entre policiers et militants antimondialistes dans les rues de Hambourg. L’entretien – qui a duré deux heures et 15 minutes, alors qu’elle devait se limiter à une demi-heure – a porté sur l’Ukraine, la Syrie, la lutte antiterroriste et la cybersécurité, a précisé le président russe à l’issue de la rencontre, sans plus de détail.
Échange d’amabilités
« C’est un honneur d’être avec vous », avait déclaré Donald Trump au début de la rencontre en saluant son homologue d’une franche poignée de mains. Le président américain avait dit espérer que leur discussion apporte «beaucoup d’éléments très positif pour la Russie, les États-Unis et tous ceux qui sont concernés». «Je suis ravi de vous rencontrer et j’espère que [...] cette rencontre se soldera par un résultat positif », avait renchéri M. Poutine. «Nous avons parlé au téléphone, mais les conversations téléphoniques ne sont jamais suffisantes », avait souligné le maître du Kremlin. A son arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump, volontiers élogieux à l’encontre de Vladimir Poutine, avait laissé entrevoir un rapprochement entre les deux pays. Ce serait « merveilleux », avait-t-il dit. Mais l’ambiance s’est depuis vivement refroidie, sur fond de soupçons de collusion entre l’équipe de campagne de Donald Trump et le Kremlin, et de nouvelles sanctions américaines contre Moscou dans la crise ukrainienne.
Une avancée sur la Syrie ?
Jeudi à Varsovie, Donald Trump avait même critiqué ouvertement le rôle « déstabilisateur » de la Russie, accusée notamment par les Occidentaux de soutenir militairement les séparatistes prorusses en Ukraine. Et les autres motifs de crispation ne manquent pas non plus. Une avancée semblait se dégager sur la Syrie, avec les États-Unis se disant prêts avant le sommet à « explorer la possibilité d’établir avec la Russie des mécanismes communs» de stabilisation du pays, dont des zones d’exclusion aérienne.