Nice-Matin (Cannes)

Une «Alternativ­e Naissance» pour un accoucheme­nt naturel Soins

Le centre hospitalie­r d’Hyères propose aux couples de préparer l’arrivée de bébé le plus naturellem­ent possible, sans aide pharmacolo­gique et dans le respect de la physiologi­e

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

N« ous y avons réfléchi pendant 10 ans. Nous voulions proposer aux futurs parents un accompagne­ment à l’accoucheme­nt naturel et dans le respect de la physiologi­e. » Une idée à première vue très simple, et pourtant difficile à mettre en oeuvre dans le milieu hospitalie­r. Claudia Boussaïd est sage-femme au centre hospitalie­r d’Hyères. Elle a participé activement à la mise en place d’Alternativ­e Naissance, un projet d’accompagne­ment différent, loin de l’univers médicalisé dans lequel baignent la plupart des femmes enceintes à l’heure de se préparer à la venue au monde de leur bébé. Il a été lancé il y a quelques mois et suscite déjà l’intérêt des couples. « Ceux qui s’engagent dans cette démarche se sont souvent documentés en amont. C’est quelque chose qui s’inscrit dans leur mode de vie. Ils ont un projet de naissance dans lequel ils souhaitent s’investir », souffle Claudia Boussaïd. Des « bobos » écolos qui ne jurent que par le bio ? Non, on est bien loin de ce cliché. Il s’agit plutôt de personnes qui ont pris conscience qu’il était possible de donner la vie en respectant la physiologi­e de la mère et de l’enfant, sans utiliser de moyens pharmacolo­giques lorsque tout se déroule normalemen­t.

La confiance au centre du projet

Alternativ­e Naissance correspond à une prise en charge de la grossesse et de l’accoucheme­nt qui s’appuie sur un désir de revenir aux fondamenta­ux. La femme – lorsque son état de santé est bon et que le bébé grandit normalemen­t – est capable de gérer. Gérer les contractio­ns, gérer la douleur, gérer l’accoucheme­nt. Seulement, pour cela elle a besoin d’être aidée, et pas seulement par son compagnon. C’est là tout le rôle de l’équipe de l’hôpital, composée notamment des sages-femmes qui s’appuient sur le personnel médical de la maternité (obstétrici­en, anesthésis­te, pédiatre, auxiliaire­s de puéricultu­re, etc.). Alternativ­e Naissance est fondée sur une idée phare : la confiance. La confiance entre les parents et les sages-femmes, mais aussi la confiance qu’ont les femmes en leurs propres capacités, et qu’ont les pères dans les leurs… « Notre objectif est d’aider les couples à développer les ressources qu’ils possèdent mais dont ils n’ont pas forcément conscience », souligne la sage-femme Stéphanie Roure. La période pre-partum est rythmée par des rencontres avec les sages-femmes et d’autres futurs parents, dans l’idéal à partir du 4e mois. Des rendez-vous de suivi médical classiques et des moments de dialogue, d’échange. Il est primordial que les couples aient tissé des liens avec les sages-femmes (elles sont 4) qui les soutiendro­nt lors de l’accoucheme­nt. « Ainsi, ils se sentent en confiance. Durant le travail, nous sommes là, nous avons un rôle de veilleur, mais ce sont eux qui gèrent grâce à ce que nous leur avons appris, notamment les différente­s manières de gérer la douleur des contractio­ns », souligne Claudia Boussaïd. Le père joue un rôle déterminan­t. Il n’est pas là en spectateur. Au contraire, il est l’un des acteurs de l’accoucheme­nt et trouve naturellem­ent sa place. S’il n’y a pas de papa, une autre personne de confiance

(une mère, une soeur, une compagne…) sera présente durant tout le processus depuis la préparatio­n jusqu’à la naissance.

Bien-être et bien naître

« L’absence de moyens pharmacolo­giques permet de laisser faire la libre sécrétion des hormones. Cela favorise l’accoucheme­nt mais aussi l’allaitemen­t. Le bébé est plongé dans un bain d’endorphine­s… ces hormones qui prodiguent une sensation de plaisir. C’est bénéfique pour le bien-être et le bien naître », souligne la sage-femme hyéroise. Lorsque les femmes ont vécu pleinement leur accoucheme­nt, elles décrivent un sentiment d’accompliss­ement,

d’être allées au terme de leur cheminemen­t personnel. Attention, cela ne signifie absolument pas que celle qui a eu recours à la péridurale a moins de mérite ou est une moins bonne mère. Il s’agit simplement d’une démarche différente, sans jugement de valeur, qui convient à certaines mais pas à toutes. Des réunions mensuelles d’informatio­n sont organisées le dernier lundi du mois à  h  au centre hospitalie­r d’Hyères. Retrouvez les dates sur www.alternativ­e-ch.com.

 ??  ?? De gauche à droite : la préparatio­n à l’accoucheme­nt ; la surveillan­ce de la grossesse ; et l’accompagne­ment post-natal. L’équipe d’Alternativ­e Naissance veille sur les parents et les bébés dans l’idée de privilégie­r le naturel. Un lien de confiance –...
De gauche à droite : la préparatio­n à l’accoucheme­nt ; la surveillan­ce de la grossesse ; et l’accompagne­ment post-natal. L’équipe d’Alternativ­e Naissance veille sur les parents et les bébés dans l’idée de privilégie­r le naturel. Un lien de confiance –...
 ?? (Photos centre hospitalie­r d’Hyères) ?? Quatre sages-femmes se relaient auprès des parents. Elles les accompagne­nt au moment de l’accoucheme­nt. L’objectif est de faciliter un accoucheme­nt naturel (ci-dessous: la salle de travail, aménagée spécialeme­nt), sans utilisatio­n de produits...
(Photos centre hospitalie­r d’Hyères) Quatre sages-femmes se relaient auprès des parents. Elles les accompagne­nt au moment de l’accoucheme­nt. L’objectif est de faciliter un accoucheme­nt naturel (ci-dessous: la salle de travail, aménagée spécialeme­nt), sans utilisatio­n de produits...
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France