Nice-Matin (Cannes)

Les voyages de Tinco Lycklama s’exposent

Une délégation néerlandai­se était présente hier, lors du vernissage de la manifestat­ion qui rend hommage à Tinco Lycklama, donateur de la collection de l’institutio­n

- LOUIS GOHIN lgohin@nicematin.fr

Le musée de la Castre rend hommage à son donateur historique par une exposition qui commence aujourd’hui et dure jusqu’au 29 octobre. Le baron Tinco Martinus Lycklama à Nijeholt (c’est son nom complet), d’origine néerlandai­se, vécut à Cannes à la fin du XIXe siècle. Il y a exactement 140 ans, il offrait à la ville les trésors rapportés d’un voyage de trois ans au Proche-Orient en passant par la Russie, entre autres donations à la ville de Cannes et à sa paroisse. Il avait d’abord exposé aux PaysBas ces objets archéologi­ques, photograph­ies et autres archives, puis dans sa villa cannoise après son déménageme­nt en France.

Des objets jamais encore montrés

Aujourd’hui, le musée de la Castre revient sur ses origines néerlandai­ses, son voyage au Moyen-Orient et sa période à Cannes. Des tableaux immergent le visiteur dans les paysages nordiques de la Frise. Plusieurs objets rapportés par le baron Lycklama, jamais exposés auparavant, ont été sortis des réserves. « Il était très rare à l’époque de faire du tourisme au-delà de l’Europe, les voyageurs au Moyen-Orient étaient surtout des marchands, militaires ou espions », explique Christophe Roustan-Delatour, directeur adjoint des musées de Cannes. « Pendant son voyage, entre 1865 et 1868, il a découvert des sites archéologi­ques majeurs. C’était un amateur, mais qui s’était très bien documenté avant de partir. » D’autres peintures, prêtées par des musées, évoquent le Moyen-Orient (faits notamment par le peintre orientalis­te Jules Laurens, également grand voyageur). Des archives nous ramènent aux débuts de l’extension de Cannes au Nord de la voie de chemin de fer, où vécut le baron… Hier, une délégation de 24 ressortiss­ants néerlandai­s était présente lors du vernissage officiel : le consul des Pays-Bas, des représenta­nts de la commune d’Opsterland-Beetsterzw­aag, d’où venait le baron Lycklama, les dirigeants de la Tinco Lycklama Foundation d’Amsterdam et d’autres associatio­ns. Le drapeau de la province de Frise a même été hissé en haut de la tour du château du Suquet pour l’occasion.

Les Cannois invités à visiter la Frise

« Les Frisons sont très fortement touchés par cet événement », a confié George J. Homs, président de la Lycklama Foundation. « Cette exposition à Cannes donne un éclat mondial à la culture néerlandai­se. » Dans son discours, le maire d’Opsterland, Ellen Von Selm, a encouragé les Cannois à se rendre en Frise, qui accueiller­a, l’an prochain, une partie de l’exposition. « Ce sera les 150 ans du retour de Lycklama dans sa ville natale », a fait remarquer George J. Homs. Et, excusez du peu, le chef-lieu de Frise Leeuwarden sera capitale européenne de la culture la même année… Il faut croire que le baron voyageur avait le nez creux.

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Il y a  ans, l’aristocrat­e frison a offert à la ville de Cannes les objets rapportés de son voyage au ProcheOrie­nt. L’an prochain, son village aux Pays-Bas fêtera les  ans de son retour. (Photos Gilles Traverso)
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Cannes et Opsterland ont signé un accord pour échanger des objets d’art et archives cette année et l’an prochain en Frise, où est prévue une seconde exposition.

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