Nice-Matin (Cannes)

Nice : consternat­ion après l’incendie du Coco Beach

Habitués, riverains et curieux se sont pressés, hier, aux portes du restaurant ravagé par le feu la veille. Découvrant cette « institutio­n niçoise » calcinée, chacun dit son soutien aux propriétai­res

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C’est une institutio­n qui s’en va. » Marcel Lionardo, 73 ans, a une boule d’émotion dans la gorge et un voile de nostalgie dans le regard. Il contemple les restes calcinés du restaurant Coco Beach, ravagé vendredi soir par un incendie aussi violent que fulgurant. Personne n’a été blessé. Mais l’établissem­ent est entièremen­t détruit. Alors Marcel, Niçois du quartier du port « depuis quatre génération­s », repense aux pans-bagnats qu’il dégustait ici, jadis, « à l’époque de Coco. Ensuite, il a commencé à faire griller les poissons. » Créée en 1936, l’affaire a prospéré. Au fil du temps, le Coco Beach et sa vue imprenable sur le port sont devenus un rendez-vous prisé des grands noms, de Picasso à Bardot. Les nouveaux propriétai­res venaient de lui offrir une seconde jeunesse. Las : un incendie a réduit cette institutio­n niçoise à l’état de cendres.

« Tristes pour eux »

Vendredi soir, une quarantain­e de clients dînaient dans le restaurant, rouvert une semaine plus tôt après une campagne de rénovation soignée. Le nouveau patron, Ludovic Attal, avait tenu à « conserver l’esprit bateau ». Tout a basculé à 22 heures, quand les flammes ont jailli dans le restaurant. Clients et personnel ont été évacués. Quarante sapeurspom­piers sont intervenus, combattant l’incendie avec quatre lances. Mais le feu était déjà trop intense. Hier, le calme est revenu au 2 avenue Jean-Lorrain, près du cap de Nice. Mais le spectacle de la structure calcinée contraste cruellemen­t avec la vue, sublime, sur la mer turquoise où s’ébattent les baigneurs. L’odeur âcre des fumées flotte encore dans l’air. « C’est bien malheureux. On est navrés. C’est triste pour ceux qui ont racheté, témoigne Anne-Marie Martin, une habituée. Ils ont fait des travaux pendant des mois, ils ouvrent... Et paf ! Les pauvres. On les plaint. » « Ça fait de la peine pour eux. Surtout en pleine saison », acquiesce Yvette Verduci, 51 ans. Que s’est-il donc passé ? Comment le feu a-t-il pu tout dévaster si vite ? Les supputatio­ns vont bon train. Si elle débute à peine, l’enquête de police privilégie pour l’heure la piste accidentel­le. Le Coco Beach pourra-t-il renaître de ses cendres ? Marcel Lionardo en doute, dépité : « Regardez la structure. Elle est cuite... » Kia, l’électricie­n qui a participé à la rénovation, l’espère pourtant. Et parvient à relativise­r quelque peu : «Iln’ya pas de blessé. C’est déjà bien. »

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Textes : Christophe CIRONE ccirone@nicematin.fr Photos : Franck FERNANDES Les passants découvrent, effarés, le spectacle si contrasté entre les lieux sinistrés et le décor méditerran­éen sublime.

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