« Le personnel nous a fait évacuer dans le calme
Eux aussi contemplent depuis la route les restes calcinés du Coco Beach. Avec un soupçon d’effroi supplémentaire. Nathalie Sanz et Guy McClure étaient attablés ici, la veille au soir, quand l’incendie s’est déclaré. Ils sont interloqués par la fulgurance du sinistre. Et étreints d’une peur rétrospective.
« Des flammes s’échappaient du four»
« Nous sommes venus dîner ici parce que c’était magnifique. Tout était rénové, sublime, le bois brillant, des orchidées autour de nous... Une qualité au top. C’était un restaurant tellement beau ! », soupire Nathalie, Canadienne de 48 ans. Et de poursuivre : «Au milieu du repas, on a vu des gens se lever. Dans la cuisine, des flammes s’échappaient du four. » De prime abord, cette habituée des lieux ne prend pas l’alerte trop au sérieux. « J’ai failli prendre mon assiette pour finir de manger sur la plage ! Des gens sortaient avec leur verre de vin... Puis on est allés au port, en face. Et une demi-heure plus tard, tout était en flammes. On ne croyait pas que tout allait brûler. C’était juste le four... Comment a-ton pu laisser tout brûler comme ça ? » Pourtant, les premiers pompiers sont arrivés « sept ou huit minutes plus tard », estime Guy. Ce Londonien loue la réaction du personnel. « Ils ont été très bons. Ils étaient bien organisés, pensaient avant tout aux clients. Ils ont dit à tout le monde de sortir et nous ont accompagnés dans le calme. »
« Il faut vivre à fond »
Alors, c’est d’abord à ces employés et à leurs responsables que vont leurs pensées. « C’est très triste que des gens aient mis tant d’amour et de beauté et que, du jour au lendemain, tout soit parti », confie Nathalie. Elle tire une morale de cette nuit où, malgré tout, le pire a été évité : « Il faut vivre la vie, à
fond, le jour même. Apprécier sa beauté. Parce qu’on ne sait pas ce qui peut nous arriver demain. »