Nice-Matin (Cannes)

Comme un grand !

Pour son premier Tour, Lilian Calmejane a décroché un succès plein de panache, en solitaire

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Lilian Calmejane, un jeune Français de 24 ans, a remporté avec éclat, en solitaire, la 8e étape du Tour de France, hier, dans la station des Rousses, pour son premier succès dans la Grande Boucle. Alors que Calmejane prenait aussi le maillot à pois, le Britanniqu­e Chris Froome (Sky) a conservé le jaune de leader au terme de cette étape de moyenne montagne dans le Jura, animée de bout en bout des 187,5 km. Calmejane, originaire d’Albi, a souffert de crampes à 5 km de l’arrivée. Mais il est parvenu à s’imposer, 37 secondes devant le Néerlandai­s Robert Gesink et 50 secondes avant le peloton des favoris. « Je me suis fait mal comme jamais », a réagi le Tarnais qui a signé la deuxième victoire française depuis le départ, quatre jours après Arnaud Démare à Vittel, en conclusion d’une folle et chaude journée. Cette étape, entamée sur les chapeaux de roue (47,4 km dans la première heure), a donné lieu à un festival d’attaques avant qu’une échappée de… 48 coureurs ne se forme après 70 km. Un groupe de huit (Barguil, Calmejane, Clarke, Pauwels, Van Avermaet, Bakelants, Roche, Gesink), après d’incessants démarrages et contre-attaques, a fini par se dégager dans la côte de Viry, à une cinquantai­ne de kilomètres de l’arrivée. Dans la dernière ascension, le groupe s’est effiloché au fur et à mesure que l’équipe Sky se rapprochai­t à moins d’une minute et demie.

« J’ai frôlé la catastroph­e »

Calmejane, imité ensuite par Gesink, est parti en contre-attaque derrière l’Irlandais Nicolas Roche et le Belge Serge Pauwels, dans la dernière ascension, sur les hauteurs de Saint-Claude. Avant de porter l’estocade sur les pentes de cette montée classée en première catégorie. Vainqueur d’une étape de la Vuelta l’an passé pour sa première saison dans le peloton profession­nel, Calmejane n’est pas du genre à traîner en route. « L’an dernier, j’ai gagné un peu de la même manière sur la Vuelta », a déclaré le vainqueur qui a connu une grosse émotion quand il a été pris de crampes (cuisse) dans le final. « Je ne suis pas passé loin de la catastroph­e, mais ça a bien voulu sourire, c’était mon jour, a ajouté le Tarnais. Il fallait que je retrouve un peu plus de souplesse, heureuseme­nt j’avais un petit matelas d’avance et j’ai tourné les jambes pour travailler en vélocité et faire disparaîtr­e les crampes ». L’explicatio­n de tels maux ? « Après une descente, on relâche un peu ses jambes et ça tire beaucoup quand on remet du braquet », a répondu le Français en soulignant la forte chaleur propice à ce genre de désagrémen­t. « J’ai déjà connu ça l’an dernier au Tour de l’Ain, je sais comment il faut gérer ». Froome, dont l’équipe a été mise à contributi­on sans pour autant être en danger, a fait une courte sortie de route, dans le sillage de Thomas qui est allé tout droit dans un virage. Mais le Britanniqu­e a vite repris sa place. Plus de peur que de mal avant une étape qui s’annonce décisive aujourd’hui, avec trois cols classés hors catégorie (Biche, Grand Colombier, Mont du Chat) entre Nantua et Chambéry. Sept montées figurent sur ce parcours montagneux de 181,5 kilomètres.

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