Nice-Matin (Cannes)

CYCLISME Attention descentes La phrase

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Sur le Tour de France, il faut savoir monter. Mais aussi descendre, comme ce sera le cas aujourd’hui dans le Mont du Chat, et chercher la meilleure position, académique ou pas, pour grappiller de précieuses secondes. « Une descente, c’est le jackpot du jackpot », lance Jean-René Bernaudeau, manager de Direct Energie, alors que le Tour aborde aujourd’hui une étape avec trois cols hors catégorie et autant de descentes techniques. « Tu dois utiliser la meilleure position pour gagner 2 ou 3 kilomètres à l’heure. C’est gratuit, ça ne coûte pas en énergie et c’est donc très rentable », ajoute cet ancien grand descendeur qui continue à 61 ans de dévaler des pentes à 100 kilomètres/heure lors de ses vacances à Marie-Galante (Antilles). Mais on ne s’improvise pas descendeur. « Ça ne s’apprend pas, tu l’es ou tu ne l’es pas », dit encore Bernaudeau. « Il faut avoir le sens de la trajectoir­e, le bon matériel et la confiance. Il y a beaucoup de coureurs qui ne savent pas descendre et qui ne s’améliorent pas malgré les années et des fois c’est un problème », confirme le Belge et résident monégasque, Philippe Gilbert (Quick-Step), l’un des meilleurs descendeur­s actuels avec le Français Romain Bardet et quelques autres (Sagan, Alaphilipp­e, Nibali, etc…). Certains tentent toutefois de combler leur handicap. Thibaut Pinot (FDJ) a pris des cours de pilotage sur le circuit de Magny-Cours pour se familiaris­er avec les vitesses élevées après être apparu tétanisé dans la descente du port de Pailhères en 2013. Dans un passé plus lointain, son manager d’équipe Marc Madiot, quelconque au début de sa carrière, était devenu ensuite un bon descendeur, à force de travail. Modernité oblige, renseignés par leurs capteurs, les coureurs testent à l’entraîneme­nt les positions les plus à même de leur permettre de grappiller de précieuses secondes.

La « révolution » Froome en débat

L’an passé, Christophe­r Froome, considéré comme un descendeur moyen, avait pris de court ses rivaux en attaquant au sommet de Peyresourd­e avant d’effectuer la descente dans une position peu académique, les fesses sur le cadre et la tête vers l’avant. De quoi endosser le maillot jaune et le conserver jusqu’à Paris. « Froome a révolution­né ça, il l’avait essayé avant en test de vitesse car il faut aller chercher partout la différence. Perdre le Tour dans une descente, ce serait dramatique pour un coureur », souligne Bernaudeau qui rappelle que la différence peut être très significat­ive en fonction des descentes. La position iconoclast­e du triple vainqueur du Tour a toutefois largement fait débat. « C’est efficace mais c’est très dangereux si on prend un trou », juge Gilbert. « Je ne comprends pas cette position, elle n’est pas bonne. S’il avait pris la position de (Vincenzo) Nibali ou de (Peter) Sagan, il aurait été plus vite et en sécurité », abonde l’ancien coureur Charly Mottet, lui-même grand descendeur. Car cette position n’est finalement pas si efficace que cela à en croire une étude de chercheurs belges et néerlandai­s. Après des tests en soufflerie, le gain de Froome par rapport à une position normale ne serait que de 9%. Contre 14% pour la position adoptée par l’ancien coureur italien Marco Pantani qui s’allongeait le ventre sur la selle.

“J’ai

eu très peur. Je sentais que Gesink

Christophe­r Froome (GBR/Sky), e de l’étape : « Mes équipiers ont fait un super travail, je les remercie, c’est grâce à eux que j’ai pu garder le maillot. La prochaine étape ? Ce sera encore très dur, très sélectif. Pour le classement général, il va y avoir des coureurs qui vont gagner ou perdre du temps. Vu où sera le Mont du Chat dans l’étape, après trois grosses ascensions et après l’étape qu’on a eu aujourd’hui (hier), je pense que cela va être une ascension décisive de ce Tour. »

Guillaume Martin (FRA/Wanty), e de l’étape : « Pour une découverte du Tour, e sur une telle étape, c’est un super résultat pour moi. Je ne prends pas de temps au général mais je me contente très largement de cette place. »

Warren Barguil (FRA/Sunweb), e de l’étape : « J’ai couru un peu comme un idiot. Dommage, c’était une étape qui me convenait. J’en ai beaucoup trop fait, je l’ai payé sur la fin. Je recommence­rai. J’ai fini tranquille­ment en prévision de la prochaine étape. »

Sylvain Chavanel (FRA/Direct Energie), e de l’étape : « L’objectif de l’équipe était de mettre une belle carte à l’avant, c’était le cas avec Lilian Calmejane. On avait quatre coureurs dans le gros groupe, ça reste une victoire collective. Lilian est en grande condition et, des cols à - % de moyenne, c’est parfait pour lui. »

Arnaud Démare (FRA/FDJ), e de l’étape : « J’ai eu du mal à récupérer de ces derniers jours, je n’ai pas refait le stock de glycogène comme il faut. Je ne me sens pas malade, mais j’étais très nul aujourd’hui. Encore merci à mes deux anges gardiens, Konovalova­s et Delage, qui ont été vraiment exceptionn­els. »

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(Photos AFP et Epa/Maxppp) Les descentes pourraient jouer un rôle majeur, aujourd’hui, dans la course au maillot jaune.
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