« Le jour où David Soul a rendu visite à ma mère »

Il a bercé les jeunes fans de Starsky et Hutch à la toute fin des années soixante-dix. Entre Paul Michael Glaser et David Soul, Antonio Fargas campait l’indic sympathique, Huggy les bons tuyaux. Humanisme et charisme nonchalant caractérisent ce pilier de la « blaxploitation » qui ajoutait à son allure dégingandée un swag d’enfer avec pattes d’eph, col pelle à tarte et noeud pap. Un héros de notre enfance, donc, venu témoigner récemment au Festival TV de Monte-Carlo de son retour programmé. Fargas, guest-star de la série française Cherif, ressuscitera Huggy dans un épisode à découvrir en 2018 sur France 2.

Huggy est bientôt de retour ?

Le producteur de la série a voulu me rencontrer. Il m’a exposé son idée : faire se rencontrer Kader Cherif et Huggy. Je lui ai demandé comment il comptait s’y prendre, il m’a expliqué que de nombreux policiers avaient eu la vocation en regardant Starsky et Hutch à la télévision. Dont Cherif. L’acteur lui-même, Abdelhafid Metalsi, m’a dit que le personnage de Huggy avait marqué son enfance.

Ce personnage est-il un peu lourd ?

Pas du tout. C’est énorme. Je ne Antonio Fargas n’a jamais oublié ce jour où David Soul lui a rendu visite chez sa mère dans le quartier de Chelsea, à New York : « Tout le voisinage était collé aux vitres pour essayer d’apercevoir Hutch. Je n’oublierai jamais ce moment. Ma mère s’en souvient aussi. Tout comme mes soeurs et mes frères. Un événement très spécial dans l’histoire de la famille Fargas. Et je sais que David, lui aussi, se rappelle ce moment. » En France tout particulièrement, Fargas a la cote auprès des anciens ados qui ont grandi avec Starsky et Hutch. Parmi eux, Patrick Loubatière a consacré un album à son héros, disponible sur son site (http://antoniofargas.bigcartel.com/). Les adeptes de Cherif seront aux anges lorsque sortira l’épisode de la série avec Antonio Fargas en guest-star. Le pitch ? Cherif, après avoir pris un coup sur la tête, voit Huggy les bons tuyaux lui venir en secours. Une sorte de fantôme puisque nul autre que lui n’est en mesure de confirmer sa présence. Fargas n’est pas peu fier de ce retour où « la réalité rejoint la fiction ».