Nice-Matin (Cannes)

Code du travail : bataille parlementa­ire en vue Opération antiterror­iste francobelg­e : le suspect français écroué

Les députés étudient à partir d’aujourd’hui le projet de loi d’habilitati­on qui permettra au gouverneme­nt de prendre des ordonnance­s pour assouplir le droit du travail

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L’Assemblée s’attaque lundi à la réforme controvers­ée du Code du travail par ordonnance­s, avec l’assurance du soutien d’une large majorité, malgré des critiques de plusieurs bords sur la méthode et un rejet de fond principale­ment des « Insoumis » et communiste­s. « Libérer l’énergie des entreprise­s tout en protégeant les actifs » : tel est l’objectif affiché par le gouverneme­nt d’Edouard Philippe. Le texte qui l’habilite à légiférer par ordonnance doit être adopté définitive­ment dès cette session extraordin­aire d’été, alors que la concertati­on avec les partenaire­s sociaux va se poursuivre tout l’été. Plusieurs promesses de campagne d’Emmanuel Macron y figurent, dont les très décriés barèmes des dommages-intérêts prud’homaux pour licencieme­nt abusif, fusion des instances représenta­tives du personnel ou rôle accru de l’accord d’entreprise sur la branche.

Neuf articles

Très concrèteme­nt, le projet de loi, fort de neuf articles, donne le cadre des futures ordonnance­s, mais sans en préciser toutes les modalités. Car La ministre du Travail, Muriel Pénicaud [photo AFP], a salué, hier, le nouveau dispositif du compte pénibilité, qui « libère » les PME d’une « usine à gaz », reprenant une expression du Medef, au grand dam de la CFDT et de la CGT, très critiques. Le nouveau dispositif, proposé samedi aux partenaire­s sociaux par le Premier ministre, entre dans le cadre de la réforme controvers­ée du Code du travail. Il sera maintenu tel quel pour six critères (travail de nuit, répétitif, horaires alternants, milieu hyperbare, bruit et températur­es extrêmes). En revanche, pour quatre autres critères, les plus décriés par le patronat, les règles sont modifiées : manutentio­n de charges lourdes, postures pénibles, vibrations mécaniques et risques chimiques. parallèlem­ent à son parcours législatif, les discussion­s vont continuer avec syndicats et patronat, qui « auront la primeur », fin août, des ordonnance­s ellesmêmes, a assuré la ministre du Travail, Muriel Pénicaud. Les ordonnance­s doivent être adoptées en Conseil des ministres d’ici le 20 septembre et leur ratificati­on sera ensuite soumise au Parlement, ce qui leur donnera force de loi. Certaines « Il n’a jamais été question de remettre en cause le régime social et fiscal du Livret A » ,a assuré, hier, le ministère des Comptes publics. Bercy dément donc tout projet de taxation du Livret A, assurant qu’aucune mesure de ce type ne serait proposée dans le cadre du budget . La députée de la Réunion et ancienne ministre des OutreMer a décliné, hier, sa nomination à la direction collégiale du PS. Dans une déclaratio­n postée sur son compte Facebook, la députée réunionnai­se affirme qu’ «il s’agit d’une erreur matérielle de la part du PS ». Ericka Bareigts « participer­a néanmoins, avec enthousias­me et conviction, à la refondatio­n du parti et militera pour que la population y soit associée le plus largement possible ». mesures seront appliquées « immédiatem­ent », selon la ministre, qui a notamment cité la barémisati­on des indemnités, une dispositio­n abandonnée par le gouverneme­nt Valls en mars 2016 dans le cadre de la loi Travail, ce qui n’avait pas empêché la pire crise sociale sous un gouverneme­nt de gauche. Si la nouvelle réforme est attendue d’« urgence » par le patronat Un Français de 42 ans, soupçonné d’avoir projeté un attentat à l’aide d’un important arsenal avec deux frères belges, a été mis en examen hier par un juge antiterror­iste et écroué. Interpellé près de Lille dans la nuit de mardi à mercredi [photo AFP], il a été notamment mis en examen pour « associatio­n de malfaiteur­s terroriste criminelle » et « acquisitio­n, détention et transport d’armes ». Il a été placé en détention provisoire, conforméme­nt aux réquisitio­ns du parquet de Paris. Les deux frères belges, Akim Saouti, 40 ans, et Khalid Saouti, 37 ans, ont été inculpés mercredi à Bruxelles pour «participat­ion à un groupe terroriste» et placés en détention. Ils avaient été arrêtés avec deux autres personnes à Anderlecht, commune populaire de l’agglomérat­ion bruxellois­e, également dans la nuit de mardi à mercredi. Plusieurs suspects sont toujours recherchés en Belgique, selon une source proche du dossier. Incarcéré à quatre reprises pour des faits de vols et violences, le Français, sorti de prison en mai 2015, avait été repéré pour s’être radicalisé pendant sa détention et placé sous surveillan­ce (Medef, CPME et U2Pa) afin de «redonner confiance» aux entreprise­s pour investir et embaucher, les organisati­ons syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC et CFTC) ont, elles, mis en avant ses «dangers» pour les salariés.

« Coup de force social »

Pour faire adopter le texte, alors que la réforme inquiète 61% des Français, selon un sondage publié fin juin, le nouveau gouverneme­nt peut compter à l’Assemblée sur sa très large majorité République en marche et MoDem. En commission, où le projet a été voté sans modificati­on substantie­lle, les élus REM se sont montrés très peu loquaces, leur chef de file pour ce texte Aurélien Taché, disant faire « confiance à la démocratie sociale » et assurant que l’habilitati­on pour des ordonnance­s n’était « pas un blanc-seing ». Mais les débats s’annoncent animés à l’Assemblée, avec quelque quatre cents amendement­s déposés. « La bataille ne fait que commencer », ont ainsi prévenu, jeudi, les élus communiste­s clairement hostiles comme les « Insoumis » à ce que Jean-Luc Mélenchon a qualifié de « coup de force social ». par les services de renseignem­ent français.

« Aucune cible identifiée »

Les enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) avaient alors observé plusieurs allersreto­urs du suspect entre la France et la Belgique et l’avaient aperçu avec d’autres protagonis­tes, dont les frères Saouti, eux aussi connus pour leur radicalisa­tion, en train de manipuler des sacs dans un garage d’Anderlecht. « La crainte d’un passage à l’acte imminent en France ou en Belgique a conduit à la vague d’interpella­tions », a relevé une source proche de l’enquête, précisant que « aucune cible n’a été à ce L’ex-maire socialiste de Marseille Robert Vigouroux est mort à  ans, laissant l’image d’un homme à part sur la scène phocéenne, qui a gouverné entre deux totems de la politique : son prédécesse­ur à l’hôtel de ville Gaston Defferre et l’actuel édile LR Jean-Claude Gaudin. « J’adresse à sa famille et à ses proches mes plus sincères condoléanc­es », a déclaré, hier, dans un communiqué M. Gaudin, qui lui avait succédé en  à la mairie. Né le  mars  à Paris, neurochiru­rgien de profession, Robert Vigouroux s’était lancé dans la politique à  ans, en adhérant à la SFIO en , et en participan­t l’année suivante à la préparatio­n de la candidatur­e de «Monsieur X», alias Gaston Defferre, à la présidenti­elle. Conseiller général en , il entre au conseil municipal de Marseille en . À la surprise générale, en , il succède à l’emblématiq­ue maire socialiste de Marseille, Gaston Defferre – dont il était proche –, dix jours après la mort de ce dernier en cours de mandat. Candidat à sa propre succession en , sous l’étiquette majorité présidenti­elle contre les listes officielle­s du Parti socialiste conduites par Michel Pezet, Robert Vigouroux est exclu du PS pour dissidence. Mais il réalise le grand chelem en enlevant les huit secteurs de la ville. Sa réélection ressemble alors à un plébiscite. Il est considéré comme l’initiateur de plusieurs grands projets d’aménagemen­t de la deuxième ville de France, dont certains, comme le vaste quartier Euromédite­rranée, continuent de transforme­r la métropole marseillai­se. Outre ce mandat local, Robert Vigouroux était entré en  au Sénat, où il a siégé jusqu’en . Il avait d’abord mené une brillante carrière de médecin. Depuis sa retraite de la vie politique, ce père de cinq enfants s’était adonné notamment à la peinture et à l’écriture, signant une dizaine de romans. jour identifiée ». Le projet semblait toutefois bien avancé: un arsenal constitué de trois kalachniko­vs, d’un fusil à pompe, de trois armes de poing, de quatre détonateur­s et de munitions a été retrouvé dans un des box du garage ainsi que des uniformes de police, d’agent de sécurité et de secouriste. Un des sacs repérés à Anderlecht a été retrouvé lors d’une perquisiti­on au domicile du Français. « Il ne contenait pas d’arme, mais plusieurs kilos de bijoux », d’après la source proche de l’enquête. « A-t-il été vidé de son contenu en France ou le Français était-il venu fournir des armes aux Souati? C’est ce que l’enquête devra établir », a-t-elle ajouté. En garde à vue, le suspect a reconnu connaître les deux frères, mais nié tout projet terroriste. Des vidéos de propagande djihadiste, d’attaques kamikazes, ou contenant des messages contre l’Occident ont été retrouvées dans son ordinateur. Au cours des dernières années, la France et la Belgique ont été la cible de plusieurs attentats meurtriers commis par des djihadiste­s se réclamant du groupe Etat islamique.

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La cure amaigrissa­nte voulue par Macron pour le Code du travail sera-t-elle vraiment bénéfique aux salariés ? (Photo AFP)

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