Nice-Matin (Cannes)

Show devant avec la fièvre Dirty Dancing

Le film est culte? La comédie musicale est en passe de le devenir. Avec l’excellent «Johnny» qui mène la danse, Dirty Dancing devrait faire un carton au Grimaldi Forum à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 15 juillet

- FRANCK LECLERC fleclerc@nicematin.fr

C’est un énorme succès. 1,5 million de spectateur­s s’y sont déjà pressés au RoyaumeUni, où la reprise en comédie musicale de Dirty Dancing attire en moyenne 10 000 personnes chaque semaine. Pourquoi ce tabac ? Pour le souvenir de Patrick Swayze, sans aucun doute, qui signait il y a tout juste trente ans l’une de ses deux meilleures prestation­s avec Point Break en 1991. Patrick Swayze, donc, mais désormais l’excellent Lewis Griffiths qui n’est pas pour rien dans l’engouement autour de ce Dirty Dancing revu et corrigé. «Je suis né en 1985 : j’avais deux ans à la sortie du film. Mais ma soeur adorait et le visionnait en boucle », se souvient le séduisant « Johnny » 2 017 dont la voix de stentor ne nuit pas au déhanché très efficace. Dommage qu’il ne chante pas (c’est sa passion), le livret ne s’y prêtait pas. Le producteur exécutif Paul Elliott, à la carrière plus longue qu’un tapuscrit de Jack Kerouac, peut se frotter les mains. Une trentaine de danseurs et une dizaine de musiciens composent le plateau de cette version modernisée pour laquelle l’essentiel est respecté : le feu sacré de tous ces jeunes gens et la fraîcheur du scénario. Une petite piqûre de rappel ? Dirty Dancing, c’est l’histoire de Frances, alias « Baby », Américaine de bonne famille qui, dans le profond ennui de ses vacances, s’éprend du professeur de danse de la pension où elle séjourne. Contre l’avis de ses parents, naturellem­ent, qui sont du voyage et la chaperonne­nt comme il sied dans ce milieu. Le prof, Johnny donc, garçon sensible sous des airs de « bad boy », va initier la belle au merengue et au mambo. Le rock aussi est très présent : nous sommes en août 1963. L’intrigue débute la même semaine que le fameux « I have a dream » de Martin Luther King, sans pour autant qu’il soit possible d’établir un rapport évident entre ces événements. 2 h 20 d’atermoieme­nts et de circonvolu­tions jusqu’au divin porté. Sublimé par la fameuse réplique « Nobody puts baby in a corner », que les Anglophone­s les plus motivés reprennent en choeur à chaque représenta­tion. Ou comment, selon Johnny, « On ne laisse pas bébé dans un coin ». À quoi s’ajoute une autre saillie passée à la postérité : « Ce n’est pas un crime de porter une pastèque. » Effectivem­ent, ça se défend. Ce sexy concours de danse, mené à un rythme d’enfer par un Lewis fort bien accompagné (craquantes Carlie Milner, Katie Eccles et Lizzie Ottley) ravira les fans, servi par de très beaux décors à transforma­tion et par un excellent niveau de chant. Dirty Dancing n’a pas pris une ride.

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(DR) Une belle distributi­on autour de Lewis Griffiths, qui n’a pas à rougir d’une éventuelle comparaiso­n.

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