Nice-Matin (Cannes)

Sinsemilia : « Notre chanson est reprise aussi bien pour les naissances que les enterremen­ts »

- LAURENT AMALRIC lamalric@nicematin.com

Deux dates varoises cet été pour Sinsemilia. Avant leurs nouveaux sauts de cabris le 5 août au Festival du Chien Rouge du Cannet-des-Maures, intercepti­on à Ramatuelle. Tout proche de La Croix-Valmer qui rappelle bien des souvenirs à leur leader, Mike. « J’y ai passé tous mes étés de 4 à 20 ans. J’ai même vendu des chouchous sur la plage à 15 ans ! Dans nos premières tournées avec Sinsemilia on se posait au camping et on payait nos vacances en jouant partout où on le pouvait. On a écumé les villages du coin, joué sur le trottoir au Lavandou, etc . », rigole le Grenoblois dont l’étape festivaliè­re du jour a pour toile de fond les principes écologiste­s et humains du mouvement Colibris initié par Pierre Rabhi.

Respect pour Pierre Rabhi

« J’ai beaucoup de respect pour ce qu’il exprime, même si parfois la récupérati­on dont il fait l’objet à son insu me pose problème. Surtout sur les réseaux sociaux. Qu’est ce que les gens crient fort derrière leur ordinateur... Ses partisans devraient davantage s’identifier au personnage qui, lui, est dans la douceur et le dialogue », poursuit Mike alias Mickaël d’Inca dans le civil. Après bientôt trente ans passés ensemble, les baladins reggae ne déchantent pas. « On s’est débarrassé des problèmes d’ambition et d’ego. Aujourd’hui on a encore plus conscience de la chance qu’on a et il ne reste que le plaisir ».

Un bonheur Comme celui chaque soir partagé par le public qui reprend en choeur Tout le bonheur du monde... « J’ai des tonnes d’anecdotes autour de cette chanson. Elle a fait plusieurs salles d’accoucheme­nt, quantité de mariages... Ce qui est plus particulie­r, des enterremen­ts... Les Kids United l’ont repris. Mes deux filles l’ont même appris à l’école sans que le maître soit au courant que c’était la chanson de papa ! », rigole le chanteur. Un tube parmi les plus diffusés sur

très très partagé

les ondes hexagonale­s qui a propulsé Sinsemilia dans la cour des grands. « Sans ce titre on serait encore comme tous ces groupes que j’ai réunis dans les deux volumes des compilatio­ns Pas vu à la TV. Ils remplissen­t les salles mais n’ont pas d’exposition médiatique. C’est encore plus dur aujourd’hui car les gens préfèrent payer 70 euros pour un truc vu à la télé que de sortir découvrir un jeune groupe qui joue gratuiteme­nt... », se désole l’artiste dont le dernier opus The Reggae Addict’s Live remonte à fin 2016. Sa plume demeure active en vue d’un prochain album aux contours encore indéfinis.

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