Nice-Matin (Cannes)

Philippe Tabarot: «La fiabilité de la SNCF s’est améliorée»

Le vice-président de la Région, en charge des transports et désormais de la sécurité, évoque l’améliorati­on des services ferroviair­es, la ligne nouvelle, l’ouverture à la concurrenc­e, etc.

- PROPOS RECUEILLIS PAR THIERRY PRUDHON tprudhon@nicematin.fr

Il était déjà vice-président en charge des transports. Le conseiller régional cannois LR Philippe Tabarot vient de voir sa mission s’étoffer de la sécurité, à la faveur du mini-remaniemen­t opéré à la Région, après l’accession à la présidence de Renaud Muselier et les législativ­es. Il nous détaille sa feuille de route et fait notamment le point sur l’évolution des services ferroviair­es.

Où en est le projet de ligne nouvelle Paca, en particulie­r concernant la desserte de Sophia Antipolis ?

Le dernier acte du précédent gouverneme­nt a été de signer la décision ministérie­lle pour lancer le projet. Le comité de pilotage avait auparavant validé des études pour une gare TGV à Cannes-la-Bocca et une gare TGV ou TER sur Sophia, où le secteur qui semble pouvoir générer un certain consensus est celui des Clausonnes. Le nouveau Premier ministre a confirmé qu’il n’y aura pas de nouveau grand projet en matière de ligne à grande vitesse, la volonté du gouverneme­nt étant de privilégie­r les trains du quotidien. Cela nous rassure, car notre projet de ligne nouvelle consiste justement à créer une infrastruc­ture supplément­aire pour renforcer les trains du quotidien.

L’implantati­on des gares à La Bocca et aux Clausonnes est-elle actée ?

Non. Les études sont en cours et la probable restitutio­n des évaluation­s est attendue pour dans six mois environ.

L’ouverture anticipée du trafic ferroviair­e à la concurrenc­e estelle toujours d’actualité en Paca ?

C’est au départ une décision européenne qui est devenue nationale, puisque l’Europe autorise les gouverneme­nts à mettre en place le calendrier qu’ils souhaitent, avant la date officielle d’ouverture à la concurrenc­e qui est à fin . On a exercé un lobbying très important au niveau de l’Associatio­n des Régions de France et Paca a pris la tête des Régions qui souhaitent pouvoir anticiper cette ouverture à la concurrenc­e pour l’expériment­er dès . On se met donc en état de pouvoir le faire en termes de matériel, de structures de maintenanc­e… On a aussi reçu tous les transporte­urs européens susceptibl­es d’être intéressés. Mais on reste dépendant de la décision gouverneme­ntale.

Où en est-on de l’installati­on des portiques de sécurité dans les gares ?

Le déploiemen­t continue et à compter de septembre, on aura déployé quarante-sept portiques, fixes ou mobiles, sur un tiers des gares de la région.

L’équipement total est pour quand ?

On est encore en phase d’expériment­ation, d’une durée de treize mois. À l’issue de cette période, on décidera d’équiper toutes les gares en fonction du rendu qu’on aura. Parallèlem­ent, une autre mesure s’est avérée efficace, qui est l’arrivée des agents de police ferroviair­e. Quarante agents ont déjà été déployés et quarante supplément­aires vont arriver dans le courant de l’année, financés à  % par la Région. Cela nous a permis de faire chuter la fraude de  à  % et de faire reculer très nettement les incivilité­s dans les gares ou les trains. C’est une présence humaine complément­aire qui s’est révélée très utile et qui rassure les usagers. Sur la partie ferroviair­e, entre autres mesures concrètes pour faciliter la vie des usagers, nous allons par ailleurs doubler le cadencemen­t sur Nice-Riquier en septembre, et sur la ligne Cannes - Grasse à partir de décembre. Des travaux sur la ligne Breil - Tende sont également prévus pour septembre. Enfin, la Région va récupérer, à compter du er septembre, la gestion des transports routiers interurbai­ns et scolaires.

En quoi le service ferroviair­e a-t-il été amélioré depuis l’arrivée de la nouvelle majorité régionale ?

On a mis en place cette année une nouvelle méthode de travail avec la SNCF. On n’est plus sous contrat, mais en prescripti­on d’obligation de service public et on rémunère la SNCF à la performanc­e, uniquement pour les trains qui circulent. On nous avait prédit que ce serait la catastroph­e. Or, il n’y a eu aucune rupture du service public et, au contraire, lors des cinq derniers mois, il semble que les choses se soient mieux passées. La fiabilité de la SNCF s’est améliorée. Elle avoisine les  % et le nombre de trains supprimés est passé de  % l’an dernier à  % pour l’instant.

En matière de sécurité, quels sont vos grands chantiers ?

Nous avons bien conscience que la sécurité en général est une compétence régalienne et non régionale, mais nous voulons aider l’État et devenir des acteurs de sécurité. Dans le contexte que connaît notre pays, un effort national n’est pas superflu. On va mettre  millions d’euros pour sécuriser les lycées à travers des travaux de clôture, d’alarmes anti-intrusion ou de vidéoprote­ction. En gros, ça représente­ra un budget de  à   euros par établissem­ent. On intervient d’autre part sur des acquisitio­ns ou aménagemen­ts de bâtiments de police et gendarmeri­e. On a ainsi voté   euros pour la réhabilita­tion de la gendarmeri­e de Sospel. Autre aspect, la vidéosurve­illance, dans les transports, les lycées, mais on essaie aussi d’aider les communes désirant s’équiper en la matière. Le préfet de Région nous a quelquefoi­s freinés, estimant que la loi Notre

() ne nous octroyait pas toutes compétence­s dans ce domaine. Mais nous estimons de notre devoir de participer à l’effort national contre l’insécurité.

Un mot sur les déchiremen­ts au sein des Républicai­ns. Quelle est votre position ?

Je crois que c’est un mal nécessaire. Je ne suis pas d’une nature à vouloir exclure les uns ou les autres, mais il y a une obligation de clarificat­ion. Il faut profiter de cette période sans élections pour redéfinir une ligne soutenue par la majorité des adhérents et voir par quelles personnali­tés ça passe. Il faut reparler du fond, savoir si on a tous envie d’être encore dans le même parti, si nos points communs sont plus grands que nos différence­s. Sinon, on rebâtira la maison sur des fondations trop fragiles. Pour ma part, je pense qu’il existe trop de différence­s entre certains d’entre nous, surtout trop de rancoeurs personnell­es palpables et que c’est compliqué de rebâtir làdessus. Mais une élection au sein du parti dès la rentrée aurait été prématurée. C’est bien que nous nous soyons donné le temps de voir si nous pouvons continuer à définir ensemble une ligne politique cohérente. En plus, après cette très longue séquence électorale, les militants en ont aujourd’hui ras-le-bol de voter !

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France