Nice-Matin (Cannes)

Elodie Petites mains au Le capitaine Benjamin

Chacun à sa manière, mais avec une ferveur et une humilité partagées et un coeur immense, 32 ans, bénévole de la mairie 41 ans, équipier de la Patrouille de France

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Élodie est fonctionna­ire municipale. Quand la mairie a demandé des bénévoles pour aider à l’organisati­on de cet hommage, elle n’a pas hésité : « Ça a été une évidence. C’est ma façon de m’investir pour Nice ». Élodie sera mobilisée de 18 à 23 heures auprès des familles des victimes pour le lâcher de ballons, puis le concert sur le miroir d’eau. «On va les prendre en charge pour les aider tout au long de la manifestat­ion, pour qu’elles ne soient pas lâchées sans rien savoir. On va leur faciliter la journée », résume-t-elle. Un rôle informatif qui ne se limite pas à un simple aiguillage: «On doit être forts, je pense qu’elles [les familles de victimes, Ndlr] ont besoin d’un soutien moral. On a été impactés d’une certaine façon parce qu’on est niçois et que cette identité a été touchée. Mais les victimes, elles, l’ont été de manière incommensu­rable. On doit être des piliers pour elles. C’est vraiment une aide psychologi­que.» Un effort assumé par environ 250 bénévoles, toute la journée. « Chacun met une petite graine, apporte sa pierre à l’édifice, devise Élodie. C’est aussi une manière de dire “Stop”, de s’unir contre la barbarie, parce que c’est ça, la vie. On avance et on construit. » Il sera dans les airs pendant qu’aura lieu l’hommage. Benjamin, accompagné de huit autres pilotes, est chargé de parer le ciel niçois, à 17 h 40, d’un drapeau bleu-blanc-rouge géant fait de fumée colorée. À la tête de l’opération : le commandant Christophe, leader de la patrouille depuis 2016. La valeur symbolique du geste est élevée : « On veut laisser une trace au-dessus de Nice. Ce sera un passage avec des fumées assez persistant­es, pour que le drapeau reste un moment.» L’équipier de 41 ans ne cache pas son émotion à l’idée de survoler la capitale azuréenne. « C’est un hommage à ceux qui ont laissé la vie ou ont été blessés au cours de l’attentat. Les militaires se battent tous les jours ; d’autres ne combattent pas, mais sont des victimes. On veut leur dédier notre passage, dire aux gens qu’on ne les laisse pas.» Benjamin sera également à l’honneur le matin, pour le défilé sur les Champs-Élysées. La tension entre les deux événements est palpable : « Je suis partagé entre le bonheur de faire ce passage à Paris, et la commémorat­ion, tout aussi émouvante, mais beaucoup plus tragique. Mon état d’esprit est double. »

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