Nice-Matin (Cannes)

Les yeux grands ouvert au sentier sous-marin d

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Dix heures du matin. Devant la Maison de la plage, les pieds bien plantés dans le sable, un groupe de sept personnes écoute avec sérieux les consignes de Nico, moniteur de plongée et guide au Domaine du Rayol à Canadel-sur-Mer dans le Var. Aujourd’hui et durant tout l’été, le site propose de découvrir le sentier marin de la baie du Figuier munis de palmes, masque et tuba. L’âge minimum pour la balade est de huit ans et bien évidemment, il faut savoir nager. Avant de mettre son nez sous l’eau, Nico se fait l’apôtre de la défense de l’environnem­ent. Devant autant de richesses naturelles, le discours est sincère. Face à lui s’étend la mer Méditerran­ée où s’épanouisse­nt la faune et la flore. Dernière recommanda­tion avant immersion. Le groupe ressemble à une famille de pingouins quand il faut rentrer dans la mer en reculant… La faute aux palmes !

L’herbier de posidonies

Dans ce décor de carte postale et sous un soleil bienveilla­nt, on distingue les îles du Levant, Port Cros et Porqueroll­es. Au pied du cap Nègre, l’eau brille entre les fonds rocheux et sableux de la baie. Les plongeurs en file indienne ont le souffle court dans le tuba : leur aventure aquatique commence par la visite de l’herbier de posidonies. Un petit monde s’agite à travers les algues. Grâce à une luminosité exceptionn­elle, les étoiles de mer claquent d’un beau rouge orangé, les saupes ondulent le long des failles, tandis que les nacres prennent la pose sur fond de tapis blanc. La Méditerran­ée a pris sa températur­e estivale, avec un bon 25 degrés. On nage en plein bonheur. Tandis qu’une fine buée apparaît sur la vitre du masque, un poulpe vient en découdre avec nous. Pas très content d’être dérangé par des curieux trop présents, il nous crache son encre noire et disparaît comme une anguille. Sous le regard médusé des plongeurs d’un jour, le spectacle fait sensation auprès des plus jeunes.

Monde de biodiversi­té

Les coups de palmes sont plus soutenus, la confiance règne au sein de l’escadron en combinaiso­n. Notre chef, Nico, veille sur cette grappe de baigneurs avec profession­nalisme. L’arrivée à la pointe du Figuier se fait en longeant la côte parsemée de criques sauvages où les pins d’Alep caressent la pierre du Rayol. Quelques rascasses restent impassible­s face à notre venue. Situé dans l’aire marine protégée du littoral des Maures, le lieu comporte une population sous-marine très variée. Au large, sars, daurades font un passage avant de s’évaporer dans le grand bleu. Au-dessus de nous, les visiteurs du jardin font le tour du Domaine depuis la terre ferme. Ce qui est magique à cette période, c’est que le parc est en pleine floraison. La végétation est de mille couleurs… Après plus de quarante-cinq minutes en immersion, l’heure du retour a sonné. La fraîcheur se fait sentir sur la peau. Direction le sable chaud, une bonne douche, et des histoires de plongeurs à raconter.

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TEXTES ET PHOTOS FRANÇOIS BAILLE fbaille@nicematin.fr
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