Une si longue liste...
La mère présumée de trois bébés congelés découverts mardi à Lorient a avoué aux enquêteurs les avoir étouffés à leur naissance avec un coussin, avant de les conserver pendant plus d’une dizaine d’années dans son congélateur. Présentée, hier soir, au parquet, elle a été mise en examen pour assassinats et placée en détention provisoire. «Les premières investigations scientifiques permettent de penser, sous réserve des résultats de l’autopsie prévue ce jour [lire hier, Ndlr] des trois nourrissons et des examens médicaux complémentaires, que ces enfants étaient nés vivants », a expliqué, hier, la procureure de la République de Lorient Laureline Peyrefitte, lors d’une conférence de presse.
Accouchement au domicile
« À ce stade de l’enquête, la mise en cause indique dans ses premières déclarations qu’elle a accouché à chaque fois dans son ancien domicile de Larmor-plage, seule, à des dates qu’elle situe en 1998, 1999, et 2003. » Juste après ces accouchements, elle aurait procédé « selon un même mode opératoire: étouffer les nouveau-nés à l’aide d’un coussin avant de les envelopper dans un sac en plastique et de les mettre dans son congélateur », a Cette affaire de bébés tués à leur naissance vient s’ajouter à une longue liste de précédents en France, même si les nouveau-nés congelés sont plus rares. La plus connue est l’affaire Courjault. Le juillet , Jean-Louis Courjault découvre les corps de deux nouveau-nés dans son congélateur à Séoul. Sa femme Véronique sera écrouée le octobre suivant à Tours. Elle avoue un autre infanticide commis en en Charente-Maritime. Elle sera condamnée à huit ans d’emprisonnement en juin et libérée en mai . Lee mars en Girond, les corps de cinq bébés sont découverts à Louchats au domicile d’une femme de ans, par son compagnon âgé de ans La plus grave affaire d’infanticides, mais cette fois sans bébés congelés, a été la découverte de huit corps, en juillet , dans un pavillon et un jardin du village de Villers-au-Tertre (Nord), chez un couple de ans. La mère, Dominique Cottrez, aide-soignante, sera condamnée le juillet à neuf ans d’emprisonnement par les assises du Nord. continué la procureure. En raison d’un déménagement survenu en mars à Lorient, la mère présumée, qui a un fils de 25 ans, avait dû déplacer les corps à son lieu de travail. L’un d’eux était toujours présent dans la chambre froide de l’Héliotrope, navire dont elle était chargée de l’approvisionnement.
Dans un sac plastique
C’est un employé de l’armateur du bateau, la Scapêche, qui a donné l’alerte en découvrant le corps du bébé dans un sac en plastique alors qu’il s’occupait du chargement du chalutier avant son appareillage mardi au port de Lorient. Le sac plastique portait les initiales de la mère présumée. La police s’est aussitôt rendue sur place avec un membre du parquet pour faire des constatations, obtenant rapidement les coordonnées de la mère chez qui ont été retrouvés deux autres bébés.