ATHLÉTISME Kevin Mayer, la valeur sûre
Entre blessures et méforme chronique, la saison des athlètes français s’avère des plus sinueuses, hormis pour le vice-champion olympique du décathlon Kevin Mayer, bien parti pour aborder les Mondiaux (- août à Londres) en position de force et qui se testera sur quatre épreuves, d’aujourd’hui à dimanche lors des Championnats de France.
Il y a les convalescents (Lemaitre, Vicaut, Bascou) et ceux qui luttent pour retrouver leur état optimal (Lavillenie, Robert-Michon, Mekhissi). Et puis, il y a Mayer, parfaitement en phase avec le plan de route tracé en vue du grand rendez-vous londonien et aujourd’hui le seul, parmi les têtes d’affiche tricolores, sur qui il ne serait pas déraisonnable de parier pour un succès dans moins d’un mois. Débarrassé de l’ombre imposante du double champion olympique américain Ashton Eaton, retraité depuis les JO-2016 et un succès arraché par un écart infime (59 points), le blond à la gueule d’ange (1,86 m, 83 kg) est, à 25 ans, un favori en puissance pour le gain de la médaille d’or mondiale. Mais ce nouveau statut n’a en rien altéré son rendement ou sa préparation, bien au contraire. Démarrée sur les chapeaux de roue avec un titre européen en salle à l’heptathlon et un record d’Europe (6479 points, 2e performance de tous les temps) début mars à Belgrade, 2017 aura été jusqu’ici un long fleuve tranquille pour le Français.
« Saison quasiment parfaite »
« Ma saison est quasiment parfaite avec pratiquement aucune blessure, sauf quelques douleurs. Le jour J, ce sera difficile, il faudra aller au bout et je ne sais pas à quelle place je finirai. Mais j’ai la satisfaction de me dire que cette année, il y avait tout en place pour que je réussisse », a expliqué Mayer, conscient d’avoir échappé au syndrome postJO, qui a perturbé la saison d’autres poids lourds tricolores. « Je travaille énormément pour ne pas être blessé et je pense avoir trouvé la méthode qui me convient. On a fait en sorte, avec mon préparateur physique, d’avoir une saison très homogène, sans coupures et sans blessures », a-t-il ajouté. Pour éviter ce type de désagrément et débarquer à Londres avec de la fraîcheur, le médaillé d’argent olympique a pris une décision radicale : pas de décathlon avant les Mondiaux, l’exercice s’avérant trop lourd en termes de récupération. Il s’est donc façonné un programme à la carte avec deux, trois ou quatre épreuves par meeting, à l’image de ce qui l’attend aux Championnats de France (100 m, poids, disque, perche), son ultime galop d’essais avant les Mondiaux. L’Allemand Rico Freimuth et le Canadien Damian Warner, 3e à Rio, seront ses principaux rivaux.