Impressions parlementaires Alexandra V.-Ardisson : « On apprend vite » Loïc Dombreval: «Garder un lien avec le terrain » Marine Brenier : « La parole est plus libre » Cédric Roussel : « Un rythme très soutenu »
Parmi les neuf députés azuréens siégeant au Palais-Bourbon, pas moins de cinq découvrent l’Assemblée nationale. Tous nous livrent leurs premiers sentiments sur la nouvelle mandature
Sur les neuf députés des Alpes-Maritimes, cinq pour ne pas dire six sont novices à l’Assemblée. Entrent dans cette catégorie Loïc Dombreval, Cédric Roussel et Alexandra Valetta-Ardisson, les trois députés marcheurs. Mais aussi les élus LR Laurence Trastour-Isnart et Eric Pauget, qui ont succédé à Lionnel Luca et Jean Leonetti. Et, dans une moindre mesure, Marine Brenier, entrée au Palais-Bourbon en 2016, quand Christian Estrosi lui a « cédé » son siège. Seuls Eric Ciotti (élu depuis 2007), Michèle Tabarot (depuis 2002) et Bernard Brochand, plus jeune doyen de l’Assemblée à 79 ans (il siège depuis 2001) connaissaient déjà bien les lieux. Chacun nous a donné son ressenti après un mois d’exercice. « L’ambiance est totalement différente, notamment au regard de visages renouvelés à 80 %. Du fait de ce renouvellement massif, beaucoup de députés ne connaissent pas encore les règles élémentaires de l’Assemblée, sur le fond comme sur la forme, et cela génère des situations inhabituelles. C’est une Assemblée en rodage où l’on a déjà assisté à plusieurs couacs. Le grand groupe de La République en marche ! y est très clairement en recherche de repères. On y voit des gens très différents. Certains ont du talent, d’autres sont contents d’être là, sans forcément encore trop savoir pourquoi ils sont là. » «Nous avons été jetés dans le grand bain sans y être vraiment préparés. Nous sommes aidés par les fonctionnaires de l’Assemblée et par En marche! qui met des outils de formation à notre disposition. Il va nous falloir encore quelque temps pour trouver nos marques, mais notre groupe apprend vite et nous sommes cohérents. Contrairement à ce que dit l’opposition, nous disposons d’une grande liberté de parole au sein du groupe… Je comprends mieux maintenant pourquoi les bancs de l’Assemblée sont parfois déserts. Avec les réunions des commissions, on ne peut pas être partout!» « L’arrivée à l’Assemblée est un bouleversement dans la vie d’un homme. La vie personnelle s’en trouve modifiée et ça peut se révéler déstabilisant. Il y a une phase d’adaptation indispensable. Il faut être très présent, beaucoup bosser, sans pour autant oublier d’où l’on vient pour garder les pieds sur terre. Je tiens pour ma part à conserver un lien très fort avec le terrain, avec ma circonscription, où bat le pouls de la vraie vie démocratique. Concernant le groupe REM, la parole y est très libre, toutes les sensibilités peuvent s’y exprimer, c’est aussi pour cela que j’ai rejoint cette formation.» « Les choses ont changé et pas seulement grâce à l’arrivée des députés macronistes. Un quart des parlementaires LR a également été renouvelé. Il y a six mois, j’étais la vice-benjamine de l’Assemblée. Aujourd’hui, une trentaine de députés sont plus jeunes que moi (elle aura ans le août, ndlr) .Les choses sont aussi devenues moins formelles, l’hémicycle ressemble davantage à la France et à sa diversité. La parole est plus libre et même dans l’opposition, on a l’impression d’être mieux considéré qu’auparavant. On a vraiment changé de logiciel. » « Le climat à l’Assemblée est studieux et organisationnel. Notre prise de fonction a généré pas mal de tâches administratives et nous avons été plongés d’entrée dans un rythme très soutenu : les séances s’enchaînent, nous sommes pris dans le tourbillon des textes « Il règne une très bonne ambiance au sein du groupe des Républicains, les nouveaux venus y ont été très bien accueillis. Le personnel de l’Assemblée est par ailleurs aux petits soins pour nous donner des explications quand on se sent un peu perdu. Evidemment, comme notre groupe est minoritaire, très peu de et des commissions. J’ai eu plaisir à découvrir une réelle démocratie où les députés de tous bords se côtoient et dialoguent. Notre groupe est là pour mettre en oeuvre des réformes annoncées lors de la campagne. Nous nous sommes engagés sur un contrat avec la Nation. » nos amendements ont été acceptés. Mais on réitère, on ne se résigne pas. J’apprécie vraiment la façon dont notre groupe LR fonctionne: chacun peut y exposer sa façon de voir et y jouit d’une grande liberté, à l’inverse peut-être de ce qu’il se passe chez En marche !, où les députés semblent être très cadrés. »