Rues : La très provençale rue Léandre-Sardou
Chaque lundi cet été, Nice-Matin publie le portrait d’un ancien habitant de Cannes, dont une rue porte le nom. Aujourd’hui, nous revenons sur l’histoire de Léandre Sardou, professeur et écrivain, érudit, qui écrivit notamment en provençal sur l’histoire de notre région . Au crépuscule de ses jours, le félibre Léandre Sardou écrivait à Cannes : « J’ai trouvé ici, dans mes premiers souvenirs de jeunesse, d’agréables distractions pouvant seules remplir le vide de mes loisirs de vieillard, et l’idée m’est venue de traiter par écrit un sujet qui m’intéressait vivement. » Né au Cannet le 19 janvier 1803, Léandre Sardou descendait d’une des nombreuses familles italiennes venues repeupler l’ancien faubourg il y a plus d’un demi-millénaire (son nom signifiant étymologiquement « Sarde »). Il fit ses études primaires à Cannes avant d’aller à 16 ans étudier à Paris, tout en travaillant comme employé de commerce. Instituteur à l’issue d’un bac ès lettres, il fut répétiteur puis professeur à l’École de commerce et d’art industriel de Paris. Il dirigea un pensionnat dans l’Yonne et retourna à Paris, où il fonda sa propre institution pour enseigner selon les méthodes qu’il défendait. Il enseigna également à l’École de commerce de Nice, puis à l’École ottomane de Paris.
Cannois de coeur
Spécialiste en histoire, en grammaire et en linguistique, il était décrit par ses contemporains comme un homme original, curieux de tout et passionné par l’histoire de la Côte d’Azur. Installé à Nice puis à Cannes après 1865, il écrivit pendant sa retraite sur la vie de Saint-Honorat (en provençal), sur l’histoire et la géographie de Cannes, de Nice et de la région, reprenant même l’historien grec Polybe dans une étude sur l’antique Aegitna (possiblement l’origine du nom de l’actuelle Agay, à Saint-Raphaël). Le nom de la voie reliant les avenues de Vallauris et Isola-Bella lui fut attribué par délibération municipale en 1927. Il semble qu’il ait possédé une villa au Cannet dès les années 1850, où il hébergea la tragédienne Rachel convalescente dans les années 1 857. Le professeur aura su transmettre sa passion des lettres à son fils Victorien, dramaturge, auteur de la pièce Madame Sans-Gêne.