Nice-Matin (Cannes)

Cannabis, l’âne de Michèle Torr, viré du Cap Bénat !

Depuis le printemps, l’animal vivait au Domaine du Cap Bénat à Bormes-les-Mimosas (Var). Excédés par ses braiments, des riverains ont mis la pression sur son propriétai­re pour s’en débarrasse­r

- AXELLE GARCIA-DAVENNE

Àl’instar d’autres animaux plus ou moins de compagnie, l’âne possède un solide capital sympathie. Malheureus­ement, du côté du Cap Bénat, à Bormes-lesMimosas (Var), cet ongulé bien ancré en Provence a quelque peu perdu de sa superbe. L’âne Cannabis, nommé ainsi en référence au film Astérix & Obelix : mission Cléopâtre, vit depuis le début du printemps dans l’enceinte très privée du Domaine du Cap Bénat. Son actuel propriétai­re l’avait récupéré par le biais de son jardinier, qui n’était autre que celui de la chanteuse Michèle Torr, résidant à Aix-en-Provence. Sachant que l’âne souffrait d’isolement, le propriétai­re borméen avait accepté de l’héberger avant que sa solitude n’ait trop de répercussi­ons sur sa santé. Un argument renforcé par le caractère utile de l’animal. Le gardien du Domaine du Cap Bénat lui avait conseillé de le prendre, les ânes et les chèvres étant connus pour leur talent de débroussai­lleurs. En suivant ces conseils, il se doutait bien que les braiements de l’animal pourraient déranger.

Une lettre d’explicatio­n

Il prit donc l’initiative d’écrire une lettre aux membres du conseil syndical de l’ASPCB (Associatio­n syndicale des propriétai­res du Cap Bénat) afin de les prévenir de l’arrivée de Cannabis. « Je prends l’initiative de vous écrire afin que vos yeux, par la lecture de la présente, vous informent de mon existence, avant que vos oreilles ne le fassent à mon désavantag­e. À force de multiplier les dos-d’âne dans le domaine, ce qui devait arriver arriva: le Dieu des animaux vous a envoyé un véritable âne, à travers ma personne », attaque le propriétai­re de Cannabis, plein d’humour. Toujours dans la peau de son âne, il poursuit avec un engagement qu’il regrette sûrement aujourd’hui. « Je suis cependant conscient que cette manie que j’ai de braire à tue-tête pourrait nuire à mon intégratio­n dans le domaine. Hélas, malgré les demandes répétées de mes propriétai­res, je n’arrive pas à me défaire de cette mauvaise habitude… Mes propriétai­res ne m’ont pas caché que cette activité sonore, commencée parfois tôt le matin, pourrait me conduire à finir en saucisson, si les copropriét­aires du domaine manifestai­ent, de façon parfaiteme­nt légitime, leur agacement. »

Rapatrié dans une pépinière

Installé au cap depuis plusieurs mois maintenant, l’âne n’a malheureus­ement pas pu y passer l’été. Des voisins, agacés par quelques braiements, se sont plaints dans des lettres remplies de menaces. Et, face à eux, le propriétai­re n’a rien pu faire. Cannabis loge donc, depuis le 18 juillet, dans une pépinière de Bormes-les-Mimosas, aux côtés de trois autres ânes. Son propriétai­re semble soulagé de le savoir en sécurité, intégré dans un endroit qui lui correspond. Ce qui n’est pas le cas de Jacques Rossi, un voisin choqué par les propos tenus par certains, qui a pris sa plus belle plume afin d’exprimer au grand jour son mécontente­ment (lire ci-dessous).

 ??  ?? Le Cap Bénat, à Bormes-les-Mimosas, regroupe une centaine de luxueuses maisons au sein de plusieurs copropriét­és. (Photo doc Patrice Lapoirie)
Le Cap Bénat, à Bormes-les-Mimosas, regroupe une centaine de luxueuses maisons au sein de plusieurs copropriét­és. (Photo doc Patrice Lapoirie)

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