Nice-Matin (Cannes)

La pollution traquée depuis les airs

Tous les matins, en période estivale, un avion affrété par le conseil départemen­tal parcourt les 120 km linéaires du littoral azuréen pour repérer les macrodéche­ts et les signaler

- ÉRIC GALLIANO egalliano@nicematin.fr

Tous les matins Geoffroy prend les commandes de son petit Cessna floqué aux couleurs du conseil départemen­tal. Il décolle de l’aéroport de Cannes-Mandelieu pour une belle bien belle virée dans le ciel azuréen. Chaque jour en période estivale ce petit avion longe, de Théoule à l’embouchure de la Roya,les 120 km linéaires du littoral azuréen. Mais, les yeux rivés sur la mer, Geoffroy n’a pas vraiment le temps d’admirer le paysage. Sa mission : scruter les flots à la recherche de macrodéche­ts. Troncs d’arbre, algues agglutinée­s, bouteilles de plastic abandonnée­s par les baigneurs, déchets jetés avec négligence par les plaisancie­rs… L’avion du conseil départemen­tal repère les objets flottants non identifiés et les signale par radio à la flotte de navires nettoyeurs qui, quelques pieds plus bas, attend à fleur d’eau les instructio­ns de cette vigie des airs. Les unités de dépollutio­n, dont se sont équipées toutes les communes du littoral azuréen, peuvent alors entrer en action. L’objectif est de faire place nette avant l’arrivée des baigneurs.

Une campagne initiée dès  !

C’est « une exigence première » pour le président du conseil départemen­tal, Eric Ciotti. Parce que « la qualité environnem­entale compte aujourd’hui dans le choix d’une destinatio­n de vacances » nous nous devons de préserver ce « patrimoine exceptionn­el » dont nous sommes « les héritiers » .Ilenvade « l’attractivi­té touristiqu­e de ce départemen­t ». Même si cela à un coût estimé à 42 000 euros pour la saison 2017. Pas question pour autant de mettre un terme à la surveillan­ce aérienne des eaux de baignade initiée dans les AlpesMarit­imes dès 1972 ! Une politique de longue haleine qui semble porter ses fruits. Eric Ciotti souligne la bonne qualité des eaux azuréennes et même « une améliorati­on ces dernières années ». En 2016, plus de 200 m3 de déchets ont encore été récupérés grâce à l’action combinée de cet avion de surveillan­ce et de la flotte de navires dépollueur­s. La plupart avaient été déversés dans la Méditerran­ée par les bassins versants de nos fleuves et rivières. D’autres, poussés par le courant Ligure, viennent d’Italie. Certains enfin sont abandonnés par des plaisancie­rs de passage auxquels le président du conseil départemen­tal a tenu à lancer un appel au civisme lors de la présentati­on, hier, du dispositif de surveillan­ce des eaux de baignade. Car, par nos comporteme­nts, nous sommes tous les acteurs de la préservati­on du patrimoine maritime azuréen.

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(Photos Patrice Lapoirie)
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Autour du président du conseil départemen­tal, Eric Ciotti, et du pilote, Geoffroy, les maires de Cannes, David Lisnard, et de Grasse, Jérôme Viaud.
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Lorsque les navires de dépollutio­n repèrent une petite nappe d’hydrocarbu­res ou de pollen, ils brassent l’eau pour la disperser.

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