Nice-Matin (Cannes)

FOOTBALL Le Tigre, an II

Capitaine et meilleur buteur du club l’an dernier, Falcao ne veut pas rater ce premier rendez-vous majeur de la saison monégasque

- À TANGER, MATHIEU FAURE

La théorie de la relativité peut facilement être expliquée grâce au football. Il y a un an, Falcao s’apprêtait à disputer, rempli d’interrogat­ions, sa première saison en Ligue 1 depuis 2014. Comment allait se comporter la recrue la plus chère de l’histoire du club (60 millions en 2013 en provenance de l’Atlético Madrid) alors qu’il restait sur deux saisons ratées en Angleterre, à Manchester United et Chelsea ? Un an plus tard, on sait. Capitaine des champions de France 2017, à nouveau appelé en sélection colombienn­e et auteur d’une saison aux statistiqu­es folles (30 buts toutes compétitio­ns confondues), Falcao a prolongé son bail sur le Rocher de deux saisons, jusqu’en 2020, et demeure le fer de lance médiatique du club, avec Kylian Mbappé. La prolongati­on du joueur, rapidement ficelée en mai dernier, a confirmé la solidité du projet monégasque mais aussi la volonté du joueur de rester dans un club qui ne l’a jamais abandonné et qui a toujours cru en lui. Pas forcément très bavard ni adepte des sorties verbales marquantes, le Colombien aura pourtant eu un impact fondamenta­l dans l’exercice précédent, devenant avec le temps le leader spirituel du groupe. Son recul, son expérience et sa capacité à trouver les mots avant les matches ont largement contribué à fédérer un groupe talentueux mais inexpérime­nté.

Un homme de finale

A-t-on pour autant retrouvé le Tigre de Madrid ? Non. On ne ressort pas indemne d’une grave blessure au genou, mais l’homme a gardé l’essentiel : l’instinct du buteur. Cette capacité à sanctionne­r l’adversaire au moindre ballon qui traîne dans la surface. Sans doute moins avaleur d’espace que Cavani, il est, en revanche, plus létal dans le dernier geste. En avril dernier, lors de la finale de la Coupe de la Ligue, son absence avait cruellemen­t handicapé l’ASM. Ce soir, à Tanger, le Tigre sera bel et bien présent, brassard autour du bras. Et quand on sait ce qu’il apporte en finale (voir chiffre), on se dit que l’ASM compte dans ses rangs un drôle de buteur. Ce que le numéro 9 monégasque ne nie pas : « Avant une finale, on se prépare de manière différente d’un point de vue mental, vous avez la possibilit­é de gagner un titre en 90 minutes, ce n’est pas comme un championna­t ou une confrontat­ion aller-retour, si je peux aider l’équipe grâce à mon expérience, c’est mon rôle ».

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