Nice-Matin (Cannes)

« Mistrale » : la bière gagnante de Tourrettes

Le départemen­t compte aujourd’hui près d’une dizaine de micro-brasseries. Depuis le mois de juin, le village possède la sienne : un enfant du pays s’est lancé dans l’aventure avec sa femme

- MICHEL DIVET mdivet@nicematin.fr

Al’approche du solstice d’été, la « Mistrale », bière de la Riviera, est née(1). Dans une cave familiale de la montée de la Bourgade où les anciens pressaient autrefois le produit de leur vigne et entreposai­ent un pinard « fait maison ». La tradition – qui a du bon comme chacun sait – perdure. Le houblon a remplacé le raisin mais l’esprit reste le même : bien faire, tranquille­ment, à la fraîche, avec la concentrat­ion que permet l’éloignemen­t de l’agitation du monde. C’est un enfant du pays qui s’est lancé dans l’aventure avec sa femme, Cécile. Sinclair Jeangeorge, 38 ans, s’est longtemps passionné pour le vin avant de tomber dans la « culture bière », celle d’un univers brassicole à l’échelle de la planète.

Des références au terroir azuréen

Bières artisanale­s belges, américaine­s, anglaises, allemandes, tchèques, françaises : le Tourrettan a quasiment tout goûté, complétant la dégustatio­n par un apprentiss­age livresque de la brasserie. Puis ce fut les premières tentatives de brassage il y a deux ans. Deux longues années à tester les produits, le matériel, jusqu’à ce que ce perfection­niste obtienne enfin la bière de ses rêves ou presque. « L’idée est de produire des bières faisant référence au terroir azuréen, avec par exemple le citron de Menton associé à notre blanche, des boutons de roses de Grasse pour la blonde pale ale ou le miel de châtaignie­r du haut pays niçois que l’on retrouve dans le stout», explique en substance le brasseur. La référence au terroir passe aussi par des clins d’oeil : l’ambrée des baous, une bière à triple fermentati­on dans l’esprit des trappistes belges se retrouve avec une étiquette flanquée d’un rapace survolant les baous vençois.

« En rupture de stock rapidement »

« Le brassage artisanal repose sur deux fondamenta­ux : la maîtrise des températur­es et l’hygiène qui doit être irréprocha­ble pour obtenir les saveurs souhaitées », soulignent Sinclair et Cécile, deux passionnés fiers de produire des bières 100 % naturelles, sans additifs ni conservate­urs. « Ni filtrées, ni pasteurisé­es, nos bières sont refermenté­es en bouteille », précisent-ils. « Elles sont vivantes et continuent d’évoluer une fois embouteill­ées ». Pour l’heure, la production est modeste et la distributi­on se fait à l’échelle du pays vençois. « À terme, notre voeu est de réussir à donner encore plus de noblesse à la bière artisanale, en convaincan­t de l’associer par exemple aux mets servis, dans les restaurant­s ou caves à bière ». Alors, «Mistrale» gagnante pour Sinclair et Cécile ? Les choses semblent bien parties. « Nous avons très vite été en rupture de stock sur nos premières production­s », constate Sinclair. À la vôtre ! 1. Pour en savoir davantage sur « Mistrale», il suffit de visiter le site Internet mistrale-bièredelar­iviera.fr

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(Photo M.D.) «Mistrale» se décline en six variétés, de la blanche à l’ambrée en passant par la blonde et la brune.

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