Nice-Matin (Cannes)

53 hectares partis en fumée

Le feu, très violent, s’est déclaré hier en milieu d’après-midi. Près de 280 sapeurs-pompiers et d’importants moyens aériens ont lutté. A 18 heures, l’incendie était fixé

- GRÉGORY LECLERC ET AURORE HARROUIS gleclerc@nicematin.fr aharrouis@nicematin.fr

C’est un véritable spectacle de désolation, j’y pensais ces derniers jours en voyant les incendies dans la région. Et voilà, c’est chez nous. » La tristesse prédominai­t hier soir chez le maire de Saint-Cézaire, Claude Blanc, contemplan­t le triste spectacle des collines en feu. Hier vers 15 heures, ce sont les hommes et les femmes du Comité communal feux de forêt qui ont donné l’alerte. Ces vigies bénévoles ont aperçu le départ de feu, violent, dans une zone particuliè­rement boisée. Face à la zone d’activités de la Festre sud. Une vraie poudrière que cette enclave de 60 entreprise­s où s’activent 330 salariés. On y fabrique notamment du parfum avec des composants hautement inflammabl­es.

« Je suis si triste »

Très vite, trois hélicoptèr­es bombardier­s d’eau (HBE), quatre Canadair, un Dash et près de 280 hommes ont été engagés sur le terrain. Un combat aérien, mais aussi terrestre, pied à pied, au milieu des résineux. Parmi eux, une colonne de soixante sapeurs-pompiers venus en renfort du Var voisin. Sur les routes alentours, les habitants sont venus contempler le spectacle de désolation et le combat aérien. « Je suis si triste, c’est une si belle forêt », s’émeut Virgnie Haloui, 32 ans, une Grassoise en vacances chez ses parents à Saint-Cézaire. En face, au loin, des colonnes de feu montent soudain, heureuseme­nt maîtrisées par les Canadair, partis ravitaille­r au nez et au maillot des estivants du lac de Saint-Cassien, qui ont fait le plein de vidéos spectacula­ires. Le nouveau sous-préfet de Grasse, Stéphane Daguin, a annoncé rapidement qu’aucune habitation n’était menacée. Les animaux de la chèvrerie du Bois d’Amon ont été évacués. À la maison des assistante­s maternelle­s, les parents, un brin affolés, sont venus récupérer leurs petits. Jérôme Viaud, président de l’agglomérat­ion de Grasse, était sur place, avec le viceprocur­eur de la République Thierry Bonifay. Le premier est venu auprès des entreprene­urs et des bénévoles de la chèvrerie.

Une enquête ouverte

Le second a ouvert quelques minutes plus tôt une enquête pour comprendre les causes du sinistre. « À ce stade, aucune piste n’est privilégié­e», a indiqué le procureur de la République. Une cellule d’enquête pluridisci­plinaire composée d’un gendarme, d’un agent de l’ONF et d’un sapeur-pompier était déjà hier à pied d’oeuvre au milieu des fumerolles. Depuis le poste de commandeme­nt mobile des sapeurspom­piers, installé sur le parking de l’école communale de Saint-Cézaire, le colonel René Dies, patron du SDIS, et le colonel Frédéric Gosse, commandant des opérations de secours, ont pu disposer d’un ou deux coups d’avance. Un temps, on a craint, en milieu d’aprèsmidi, qu’il ne bascule sur l’autre versant, vers SaintValli­er. Pendant ce temps, au village, alors que de nombreux médias installaie­nt leurs caméras près du PC opérationn­el, des petites mains de la mairie s’activaient à préparer les sandwichs pour les soldats du feu. Ils ont été extrêmemen­t sollicités ces dernières semaines. À 18 heures, l’incendie était fixé. Près de 250 soldats du feu sont toutefois restés cette nuit pour noyer les lisières et empêcher des reprises.

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 ??  ?? Des moyens aériens très importants ont lutté tout l’après-midi. Leur rapidité d’interventi­on a permis de contenir un feu parti violemment.
Des moyens aériens très importants ont lutté tout l’après-midi. Leur rapidité d’interventi­on a permis de contenir un feu parti violemment.
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(Photos Patrice Lapoirie) Un combat pied à pied pour lutter contre les flammes.

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