Nice-Matin (Cannes)

Nice :  mois de prison pour le chauffard « de bonne famille »

- E. G.

Résident monégasque, chef d’entreprise, à 62 ans on se demande comment Laurent R. a pu atterrir dans le box du tribunal correction­nel de Nice. « Je me suis buté et lui aussi », bredouille le prévenu pour résumer les faits qui lui ont valu d’être condamné à 18 mois de prison, dont douze avec sursis. Une peine « aménageabl­e », souligne le président Hill à l’énoncé de son jugement. Laurent R. ne s’en sort finalement pas trop mal. Le ministère public avait requis deux ans ferme à son encontre. La vice-procureur Clotilde Galy a d’ailleurs rappelé que la tentative d’homicide a bien failli être retenue à l’encontre de celui qu’elle qualifie de « délinquant de la route ».

Il roule sur plus de  km avec sa victime sur le capot

Car les faits qui sont reprochés à cet homme « de bonne famille », « citoyen privilégié à Monaco», sont d’une extrême gravité. Ils se sont déroulés le 28 juillet dernier, chemin du Serrier, une petite route étroite qui serpente en direction de La Turbie. Il est 19 heures lorsque Laurent R., au volant de son Kangoo, se retrouve bloqué par un couple d’automobili­stes qui manoeuvren­t chez eux. Ces derniers lui demandent de reculer. Il leur demande plutôt d’avancer. Chacun campe sur ses positions. « Ça n’aurait pourtant pris que deux minutes», souligne le président Hill, pour régler à l’amiable ce banal problème de priorité. À défaut, le commerçant monégasque, sans antécédent judiciaire, préfère finalement passer en force, et érafle au passage l’Audi du couple. Laurent R. n’a manifestem­ent pas envie de perdre plus de temps dans la rédaction d’un constat. Il engage la première et démarre. Sauf que sa victime barre la route de son Kangoo. Dans sa déposition auprès des gendarmes, elle affirme avoir été percutée au niveau des jambes. Ce que conteste le prévenu. Son avocat, Me Xavier Beck, soulignant qu’aucune blessure n’a été constatée par le médecin légiste. Toujours est-il que l’autre automobili­ste se retrouve sur le capot du Kangoo et que Laurent R. va le promener ainsi sur près de deux kilomètres et demi ! « À vive allure », assure le directeur d’enquête. «J’ai eu peur, j’étais tétanisé », tente d’expliquer le prévenu. Même l’interventi­on d’un gendarme en civil, de repos, ne suffira pas à stopper sa course. Laurent R. abandonner­a finalement son Kangoo et l’homme qui se trouve toujours sur le capot 2,5 km plus loin pour fuir à travers bois et rentrer chez lui. Un comporteme­nt incompréhe­nsible qui aurait pu avoir des conséquenc­es dramatique­s. Déclaratio­n de patrimoine de Marc Daunis : une enquête sera ouverte Après avoir reçu le signalemen­t de la Haute Autorité pour la transparen­ce de la vie publique (HATVP) au sujet de la déclaratio­n de patrimoine 2014 du sénateur socialiste Marc Daunis, la justice s’est positionné­e. Si à l’heure actuelle le parquet de Grasse étudie les documents à sa dispositio­n, une enquête sera ouverte. Cela lui permettra de recevoir des complément­s d’informatio­n et, si elle le souhaite, de solliciter le principal intéressé du dossier. Pour rappel, la HATVP a expliqué ses doutes sur l’ancien maire de Valbonne dans un communiqué : « Au regard des différents éléments dont elle a connaissan­ce, qu’il existe en l’état un doute sérieux quant à l’exhaustivi­té, l’exactitude et la sincérité de ces déclaratio­ns, du fait de la sous-évaluation de son patrimoine immobilier ». Face à cette informatio­n, l’élu avait réagi à son tour : « Depuis près de trente ans, je consacre ma vie à la chose publique en étant guidé par la volonté de réhabilite­r la politique et par une éthique plaçant l’intérêt général et l’honnêteté au-dessus de tout. Il m’importe qu’aucune interrogat­ion ne puisse subsister sur ma bonne foi et ma parfaite intégrité, notamment envers ceux avec qui je partage depuis toujours valeurs et combats ainsi que les nombreuses personnes qui m’ont témoigné et renouvelé leur confiance dans mes différents mandats électifs. »

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