Coupe budgétaire sur les “Contrats de ville”: les maires s’insurgent
« On ne va pas se laisser faire. Cet Etat aveugle est en train de savonner la planche du vivre-ensemble et de la confiance que les habitants pouvaient avoir dans la puissance publique. C’est proprement scandaleux.» L’annonce inattendue de l’annulation de 46,5 millions d’euros de crédits de l’Etat destinés à la politique de la Ville en 2017
(1) a fait bondir Marc Vuillemot, président de l’association des maires Ville & Banlieue de France. Le maire PS de La Seyne-sur-Mer a ainsi décidé, hier, de lancer une action commune avec trois autres membres du bureau de l’association, tous de sensibilités politiques différentes : Catherine Arenou, maire LR de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), Gilles Leproust, maire PC d’Allonnes (Sarthe) et Damien Carême, maire EELV de Grande-Synthe (Nord). «Nous avons écrit une lettre ouverte au président de la République et lancé un appel à signatures à tous les maires de France », annonce Marc Vuillemot. En quelques heures, une cinquantaine d’élus avait déjà répondu à cet appel. « Ce sont principalement les programmes d’actions portés par des milliers d’associations dans le cadre des “Contrats de ville”, pour beaucoup déjà entamés depuis le début de l’exercice 2017 sur la base des engagements pluriannuels contractualisés entre l’État et les collectivités locales, qui vont voir leurs moyens réduits, à un taux variable suivant les quartiers et les départements, explique le président. En clair, tous les crédits non encore engagés sont supprimés. » L’association des maires Ville & Banlieue de France appelle l’État à « simplement tenir ses engagements, pour prévenir les risques de rupture grave des équilibres sociaux dans les territoires urbains où vivent près de cinq millions d’habitants ». 1. Parmi les 300 millions d’euros de crédits destinés aux collectivités territoriales annulés [lire notre édition d’hier].