Nice-Matin (Cannes)

Synapson: «Ce qui nous arrive, franchemen­t on ne l’a pas volé»

- FRANCK LECLERC

Surtout, ne pas se méprendre. Ces deux-là ne sont pas DJ. Ou pas seulement. Musiciens avant tout, ils enchaînent les cartons sous le nom de Synapson. All in you, leur plus gros succès, dépasse 12 millions de vues sur YouTube et a fait danser les festivalie­rs du Nice Music Live, à Nice. Rencontre avec Alexandre Chiere et Paul Cucuron.

Bien fait de changer de nom ?

On n’a pas la chance de s’appeler Joris Delacroix qui, lui, a pu garder son nom pour la scène. En plus, on était deux. Il fallait trouver une identité qui nous correspond­e. On s’est rappelé un cours de biologie sur le système nerveux et on s’est dit qu’on serait la synapse de la musique. D’où Synapson, pure création. L’avantage, avec un mot qui n’existe pas, c’est qu’on est super bien référencés sur Internet… de solfège et surtout de l’impro jazz.

Pour Paul, histoire de l’art ?

J’ai grandi à Castres et comme je voulais devenir commissair­epriseur, je suis monté à Paris pour faire du droit et de l’histoire de l’art. Je finis musicien mais j’ai travaillé dans des maisons de ventes et des galeries, dont la dernière spécialisé­e dans le Pop art, même si mon truc, c’est plutôt le Street art.

Un mot sur votre rencontre ?

Vacances à Biarritz, même résidence, un étage de différence. On devait avoir sept ou huit ans. Depuis, on est frères de coeur et de carrière. On se suit partout depuis plus de vingt ans. Une seule grosse dispute il y a cinq ans : dans tous les couples et tous les business, il y a des hauts et des bas, des petites tensions, des frustratio­ns. Quand le succès est là, il est toujours plus facile de s’entendre.

Platines ou instrument­s ?

On n’a aucun problème avec ce talent-là, mais ça nous ennuie un peu d’être considérés comme des DJs. D’ailleurs, on n’a aucune platine sur scène. Huit synthés et toutes les batteries électroniq­ues possibles, avec en plus des guitariste­s, une chanteuse et un rappeur.

Et déjà une collection de tubes…

D’abord, Djon maya maï avec Victor Démé. Une première version a commencé sa vie sur Internet, une seconde sur les ondes et sur CD. Ensuite, All in you avec Anna Kova, puis Fireball avec Broken Back et sur la réédition Blade Down et la reprise de Going back to my roots. Mais All in you est effectivem­ent le morceau le plus diffusé. Ce qui nous arrive en ce moment, franchemen­t on ne l’a pas volé. On bosse comme des fous. On est pris tout le temps. Nos  heures c’est en deux jours ! Heureuseme­nt que nos compagnes sont compréhens­ives. Attention, on ne se plaint pas. C’est dur mais c’est trop bien. On sait que c’est des problèmes de riches : beaucoup aimeraient travailler autant que nous.

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(Photo Cyril Dodergny) Alexandre et Paul,  ans chacun, amis d’enfances et de vacances.

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