Nice-Matin (Cannes)

Alpha Blondy, la voix ivoirienne de la paix

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Le premier festival Lunallena débute ce soir à Bandol (et se poursuivra demain soir) avec un beau plateau dont la vedette sera Alpha Blondy.

Année 1982. Seydou Koné est loin d’être la star qu’il est aujourd’hui. À bientôt 30 ans, le natif de Dimbokro en Côte d’Ivoire vient de faire décoller sa carrière. Jah Glory sort dans les bacs. L’une des pistes fait tiquer, dénonce les violences policières : Brigadier Sabari est né et, avec elle, le succès. Une simple chanson a lancé l’un des plus grands reggae man de l’histoire. Alpha Blondy, le révolté, l’un des successeur­s de la légende Bob Marley. Il règne chez le chanteur une sorte d’aura compliquée à retranscri­re. Alpha est habité par une volonté qui le pousse à réussir. C’est ce désir qui a fait son engagement politique dans ses musiques. Le reggae man n’a jamais hésité à hausser la voix, à dénoncer. En 1985, il sort son troisième album, Apartheid Is Nazism. Clair, net et précis. L’homme déteste la guerre – il a même refusé de sortir un disque tant que son pays était en conflit – et tente de rapprocher les peuples grâce à sa musique, à ses paroles. Le tube qui le lança, Brigadier Sabari (en français, « pitié brigadier ») a été écrit après qu’il ait vu une rafle de la police ivoirienne. Comme toute star, il a été critiqué pour certains faits, comme ses liens avec les différents présidents ivoiriens. Mais il attire la lumière. Les louanges atténuent les critiques. Le reggae man est engagé pour la liberté de la presse sur le continent africain, est ambassadeu­r de l’ONU pour la paix en Côte d’Ivoire. Imparfait, certes, mais chantant l’amour. Fidèle aussi. Alpha Blondy ne sera pas seul à Lunallena. Comme souvent, il viendra accompagné du groupe qui le suit depuis de longues années : The Solar System. L’ensemble promet d’être lumineux et le rendu magnifique.

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