Cinq décès en Italie et en Roumanie, les agriculteurs inquiets: le sud de l’Europe souffre de la canicule
Une vague d’extrême chaleur continuait de frapper hier le sud de l’Europe, faisant plusieurs morts, causant des millions d’euros de dégâts à l’agriculture et constituant, selon les scientifiques, un avant-goût de ce que le réchauffement climatique réserve au continent dans les décennies à venir. Des températures exceptionnellement élevées, parfois sans précédent, ont en effet été enregistrées non seulement dans le sud-est de la France, mais aussi en Espagne, au Portugal, en Italie, en Hongrie et dans les Balkans. Le mercure a dépassé les 40 degrés par endroits, accentuant la sécheresse déjà en cours et prolongeant la vague de chaleur démarrée en juillet qui avait engendré de nombreux feux de forêt, dont un avait fait 60 morts au Portugal.
Température ressentie de °C
En Italie, du fait d’une forte humidité, les « températures ressenties » ont atteint des sommets, à tel point que cette vague de chaleur a été surnommée « Lucifero ». Dans la région de Campanie, autour de Naples, elles ont été estimées à 55 degrés vendredi ! Les admissions dans les services d’urgence des hôpitaux ont d’ailleurs augmenté de 15 % à 20 % ces derniers jours, et trois personnes ont trouvé la mort dans des sinistres liés à la canicule : une femme est décédée après que sa voiture a été emportée par une avalanche d’eau et de boue, conséquence des orages favorisés par la chaleur près de la station de ski Cortina d’Ampezzo dans le massif des Dolomites, dans le nord-est du pays ; et deux retraités, (une femme de 79 ans et un homme de 82 ans) ont été piégés par des feux de forêts, respectivement dans les Abruzzes dans le centre du pays, et près de Matera, dans le sud. La météo a également été responsable du décès de deux personnes en Roumanie, dont un agriculteur qui s’est effondré après avoir travaillé dans les champs.
La production de vin et d’olives en forte baisse
Chaleur et sécheresse affectent également l’économie italienne. La production de vin et d’olives cet automne devrait baisser de respectivement 15 % et 30 %. Le tourisme semble pour l’instant résister, même si à Rome, les touristes encourent des amendes s’ils tentent de nager ou barboter dans les fontaines, ou que vendredi à Florence, la galerie des Offices a dû fermer après une panne de climatisation en raison d’un problème d’approvisionnement en provenance du fleuve Arno, asséché.