Saint-Michel : l’architecture byzantine invite à la méditation à Flayosc
Perdu en plein coeur de la Basse-Maure, comme une île posée au milieu de l’océan, le monastère Saint-Michel du Var est une escale apaisante à savourer. L’endroit est improbable. Pourtant, il existe depuis 35 ans. D’une garrigue informe et vierge, les moines orthodoxes ont su créer un havre de paix, un monument de prière propice à la méditation. « Lorsque nous sommes arrivés, en 1982, nous étions isolés de tout. Il n’y avait ni eau ni électricité, juste la forêt », se souvient soeur Anne, 88 ans, qui effectue les visites commentées du site. Dans cet écrin de verdure, les orthodoxes ont choisi d’édifier une première chapelle, dédiée à saint Séraphin. Construite en bois, sans clous ni vis, par assemblage de baliveaux, cette structure aux toits très pentus, est à l’intérieur assez sobre et décorée d’icônes enluminées. Elle fut bénie le 29 septembre 1982, jour de la pose de la première pierre du monastère.
Un parc de hectares avec un plan d’eau
Aujourd’hui, sur près de 30 hectares, le site dispose de chalets en bois pour accueillir les pèlerins et retraitants, avec une vingtaine de couchages. La plupart aménagés à proximité d’un bassin bordé de roseaux, lieu de couvaison des canards, cygnes et poules d’eau. Un endroit de méditation idéal, ouvert aux familles qui plus est. Elles s’y retrouvent parfois autour d’une table en bois pour déjeuner ou tout simplement se rafraîchir à l’ombre des pins, appréciant à sa juste mesure le chant des cigales. Cette étape dépaysante se poursuit avec l’histoire de la construction de l’église du monastère à l’architecture byzantine. « Un chantier confié aux ateliers Jules Saccaggi de Sillans-la-Cascade. Un maître artisan passionné de la taille de pierre, d’ébénisterie, de ferronnerie, travaillant selon l’esprit du compagnonnage. » Il serait d’ailleurs à l’origine de l’édification en pierre de taille du site initialement prévu en béton. À l’intérieur des fresques de style roman, imaginées par l’iconographe Vadim Garine, couvrent murs et voutes sur 600m2. Une partie d’entre elles sont actuellement en cours de restauration. L’Orient aux portes de Flayosc. Avouez qu’il y a de quoi être surpris ? E. E.