Nice-Matin (Cannes)

CYCLISME « J’ai dit banco tout de suite »

Amaël Moinard va rejoindre l’équipe Fortuneo l’an prochain. Le Saint-Jeannois y retrouvera comme leader un certain Warren Barguil. Un challenge qui l’a tout de suite motivé

- ROMAIN LARONCHE

Le nom de la future équipe de Warren Barguil a agité le monde du cyclisme ces dernières semaines. D’autant plus qu’elle était française. Logique, puisque le meilleur grimpeur du dernier Tour de France était un homme extrêmemen­t convoité par les plus grosses écuries. Le Breton a fait le choix de Fortuneo, formation de deuxième division, pour 2018. Une décision qui a pu surprendre. « C’est normal que ça choque de prime abord, mais ce n’est pas une petite équipe non plus. Ils ont fait huitièmes du classement par équipe du Tour, disait-il dans l’Equipe jeudi. Puis, je ne viens pas seul non plus, il y a un vrai projet derrière ». Pour renforcer l’équipe, le double vainqueur d’étapes a tout de suite pensé à un homme : Amaël Moinard. Les deux hommes s’apprécient depuis des années et le nouveau chouchou des Français s’était largement appuyé sur l’expérience du Saint-Jeannois lorsqu’il s’était installé à Saint-Laurentdu-Var il y a trois ans. Ce qu’il compte faire sur la route à partir de janvier prochain. « Warren m’a demandé si j’étais ok pour l’accompagne­r. J’ai dit banco tout de suite », détaille l’Azuréen d’adoption, qui s’est engagé pour deux ans. A 35 ans et avec 13 saisons de profession­nalisme dans les jambes, celui qui vient de terminer le Tour à la 32e place est une valeur sûre. Un coureur exemplaire habitué à tout donner pour de grands leaders (Evans, Gilbert, Van Garderen, Porte...). Une expérience précieuse pour un groupe moins rôdé que celui de la BMC.

« J’avais besoin de quelque chose de nouveau »

« Je viens apporter mon expérience. Fédérer et tirer vers le haut un groupe autour d’un leader charismati­que. C’est super gratifiant. J’avais besoin de quelque chose de nouveau pour ma fin de carrière. Ça tombait pile poile au bon moment. Je vais jouer mon rôle à fond ». En quittant la BMC, l’homme aux neuf Tours s’attend à retrouver un cyclisme plus ouvert et offensif, et non plus exclusivem­ent dédié à un leader. « C’est aussi pour cela que Warren a choisi ce projet. Il veut une saison de transition, où il s’épargnera la pression de jouer le général. Il n’aura pas à cohabiter avec un sprinter non plus. Il sait que ceux qui gagnent le Tour sont plus âgés que lui. Alors, il se donne une année pour voir s’il choisit de jouer le général ou reste dans cette attitude de panache ». En rejoignant une formation hors world Tour, le natif de Cherbourg pourrait prendre un risque, celui de ne plus participer aux plus grandes courses. Un risque extrêmemen­t mesuré. « Fortuneo a la volonté de grandir. Et puis, Warren est la nouvelle coqueluche du public, donc je pense qu’on bénéficier­a des invitation­s ». En clair, le programme de courses d’Amaël sera sensibleme­nt le même, avec Paris-Nice, les classiques ardennaise­s, le Dauphiné et le Tour. Seul son début de saison différera. « Je vais retrouver le début de saison dans le sud de la France, qui me tient à coeur (Marseillai­se, Haut-Var-matin, La Provence...) ». Mais avant de penser à 2018, le vainqueur d’étape sur la Promenade des Anglais à Paris-Nice (2010) veut finir en beauté son septennat chez BMC. Pour lui, la compétitio­n reprend avec l’Arctic North Race (10-13 août), puis il se mettra au service de Greg Van Avermaet pour les classiques de fin de saison (Bretagne Classic, GP de Québec et Montréal). Encore de belles échéances.

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Après sept saisons chez BMC, Amaël Moinard va retrouver une équipe française. (Photo R.L.)

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