Nice-Matin (Cannes)

À Mougins, la chapelle Notre-Dame de Vie entre musique et émotion!

- PHILIPPE DEPETRIS

Quatre belles pages musicales se sont tournées à l’occasion de la 4e édition du festival de musique de NotreDame-de-Vie à Mougins. Dans les jardins de la chapelle, lieu de paix et de sérénité chargé d’histoire, les mélomanes ont été accueillis par le chant des cigales, dans le cadre hors du temps de cet édifice planté au coeur d’une nature apaisée que tant de peintres et de poètes ont immortalis­ée. A commencer par Picasso qui avait choisi de vivre et de travailler à l’aube de sa vie à quelques mètres de là. C’est Anny Courtade qui a eu l’heureuse idée de ces soirées vouées à la beauté, aux arts et à la musique et orchestrée­s avec talent par Michel Bianchi et Maryse Imbert et leur équipe du service des affaires culturelle­s. On se souviendra de ce splendide piano Steinway de concert bichonné par Jacques Coquelin, trônant devant la façade illuminée de la chapelle, tandis que la lune, le ciel et les arbres offraient à la musique le plus beau des écrins. On se rappellera de l’interpréta­tion sensible, au romantisme exacerbé, de l’Elégie de Fauré et de la sonate opus 19 de Rachmanino­v dont la beauté émotionnel­le fut due à l’engagement de la violoncell­iste Camille Thomas et de la pianiste Béatrice Berrut, un duo dont la complicité musicale et humaine a fait merveille. On évoquera la poésie des valses de Chopin données par le pianiste Jean-Marc Luisada, des si émouvantes ballades de Chopin encore, offertes comme un cadeau inspiré à la nuit par Khatia Buniatishv­ili, éblouissan­te reine du clavier, dont la maîtrise musicale fit ensuite sonner son piano dans la Rhapsodie Espagnole de Liszt. On mettra aussi dans un coin de son coeur, le charme des violons et du violoncell­e des soeurs Camille et Julie Berthollet accompagné­es au piano par Vincent Forestier pour clôturer en beauté une édition placée sous le signe de la jeunesse et de l’émotion. Moments magiques offerts par l’immense talent de ces musiciens, que l’on emportera avec soi comme un précieux présent. Ce lieu a une âme. Il ne se taira en hiver que pour mieux renaître l’été prochain en s’apaisant lorsque vivra la musique.

 ?? (Photo PH.D.) ?? La violoncell­iste Camille Thomas et la pianiste Béatrice Berrut ont exalté Fauré et Rachmanino­v en ouverture du festival.
(Photo PH.D.) La violoncell­iste Camille Thomas et la pianiste Béatrice Berrut ont exalté Fauré et Rachmanino­v en ouverture du festival.

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