Squares: Donat-Joseph Méro, le maire parfumeur
Chaque lundi cet été, Nice-Matin publie le portrait d’un ancien habitant de Cannes, dont une rue ou un square porte le nom. Aujourd’hui, nous revenons sur l’histoire de Donat-Joseph Méro, un homme d’affaire et une personnalité politique entre Cannes et Grasse. Du haut du mur de soutènement du Barri, son regard impérieux toise tous ceux qui osent passer devant lui de la rue Félix-Faure à la rue Clemenceau. Donat Joseph Méro était un homme d’affaires à Cannes et à Grasse qui, à 59 ans, s’est vu attribuer des fonctions politiques dans la région en tant que « libéral » (favorable à Napoléon III, puis indépendant et, après la fin de l’empire, opposé aux républicains). Il fait ses débuts à Grasse, comme apprenti pharmacien puis, après son diplôme en 1829, comme apothicaire et parfumeur chez son oncle. Il épouse sa cousine en 1827, dont il se sépare judiciairement après 23 ans de mariage. Il crée sa société, semble-t-il, en 1832. Dès 1836 il partage une petite fabrique avec un associé. Quinze ans plus tard, il acquiert plusieurs hectares pour cultiver, notamment, des plantes à parfum.
À Cannes
En 1 861, il implante aussi ses activités à Cannes, dont il administre par ailleurs l’hospice. Il acquiert à cette date une fabrique de savon rue Bossu (actuelle rue des Belges) et une fabrique d’huile de graines rue d’Antibes. En 1865, il est nommé maire de Cannes par décret impérial (puis devient conseiller général en 1 867). S auf entre 1870 et 1871, il exerce la fonction de premier magistrat jusqu’à l’année de sa mort, survenue en mars 1874, rue de Fréjus (actuelle rue Georges-Clemenceau). Méro est à l’origine du collège Stanislas (et d’écoles), des abattoirs de La Bocca, du cimetière du Grand-Jas et de grandes infrastructures. Il travaille à l’adduction des eaux de la Siagne. Le square Méro a été aménagé en 1912 (il prit ce nom en 1934), sur le lieu d’un réservoir qu’il avait fait construire en 1 868, avenue de Grasse. Un autre square Méro avait été édifié en 1897 à la place de l’ancien cimetière du Caroubier. Le buste de la rue du MontChevalier, sculpté par Denys Puech (qui devint académicien en 1905), était entouré à l’origine d’une vasque et de deux jets d’eau représentant la Siagne et le Loup.