L’ex-ministre Nicole Bricq meurt après une chute
Ex-ministre de François Hollande, sénatrice et femme de caractère, Nicole Bricq qui fut l’une des premières parlementaires socialistes à rejoindre Emmanuel Macron après la création d’« En marche ! », est décédée accidentellement hier matin à 70 ans. Elle se trouvait sur son lieu de vacances lorsqu’elle a fait une chute dans un escalier, dans la nuit de samedi à hier, avant d’être hospitalisée à Poitiers (Vienne). Elle sera inhumée dans les jours qui viennent à La Rochefoucauld (Charente), sa ville natale.
Une Européenne convaincue
Née le 10 juin 1947 dans cette ville où ses parents étaient bouchers, Nicole Bricq avait fait des études de droit à Bordeaux. Elle avait adhéré au PS en 1972 dans la foulée de 1968, rejoignant le Ceres, courant considéré comme la gauche du PS et alors animé par JeanPierre Chevènement. Profondément européenne, elle s’était peu à peu éloignée de ce dernier, rompant définitivement avec lui en 1991 lorsqu’il avait pris position contre l’engagement de la France dans la guerre du Golfe. Elle avait été élue députée PS de Seineet-Marne en 1997 en battant dans une triangulaire la candidate FN MarieChristine Arnautu (actuelle conseillère municipale de Nice) et le sortant RPR Jean-François Copé (qui avait pris sa revanche sur elle en 2002), avant de devenir sénatrice de Seine-et-Marne en 2004, ensuite réélue. Spécialiste des questions économiques, dotée d’une forte personnalité, elle était devenue en 2011 rapporteure générale du Budget au Sénat, première femme à occuper ce poste prestigieux.
Hommages unanimes
Après la victoire de François Hollande à la présidentielle de 2012, elle avait été nommée ministre de l’Écologie, poste qu’elle n’avait occupé qu’un mois, avant de devenir ministre du Commerce extérieur jusqu’au remaniement de mars 2014. Sa mémoire a été saluée hier par tous les bords politiques. Nicole Bricq « était une femme libre, au grand sens de l’État. J’apprends avec tristesse son décès. Cette amie engagée nous manquera beaucoup », a tweeté Emmanuel Macron. Manuel Valls a lui évoqué une « militante, entière, sincère, réformiste », Bernard Cazeneuve une « grande ministre et remarquable parlementaire» et JeanMarc Ayrault « une femme forte de ses convictions». « Au-delà de nos différends, elle faisait honneur au Parlement» ,a souligné de son côté le sénateur (LR) Roger Karoutchi.