Migrants: Collomb tente de contrer les critiques
Les réfugiés doivent être accueillis plus rapidement et les migrants économiques effectivement reconduits, pour empêcher qu’à terme le droit d’asile ne soit « remis en cause » : après plusieurs semaines de polémiques autour de la politique gouvernementale en la matière, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb tente de répondre aux critiques dans une interview publiée hier dans Le Journal du dimanche.
« Concilier efficacité et générosité »
«Les enquêtes d’opinion montrent une réticence de plus en plus grande » des Français sur la question de l’accueil des migrants, a-t-il averti. «Si l’on ne fait pas la distinction entre le droit d’asile et les autres motifs de migration, ce sera le droit d’asile qui sera remis en cause. » « Notre politique doit toujours concilier efficacité et générosité. Nous accueillons tous ceux qui fuient guerres et persécutions, mais nous distinguons les réfugiés de ceux dont la migration obéit à d’autres ressorts, notamment économiques ». Alors qu’il a annoncé, lundi dernier, la création, dans les Hauts-de-France de deux nouveaux centres, d’une capacité totale de 300 places, pour les migrants errant à Calais, la situation « demeure extrêmement complexe » sur place, estime-t-il. Environ 350 migrants y sont toujours présents, neuf mois après le démantèlement de l’immense bidonville de la « Jungle», et une centaine à Grande-Synthe (Nord).
places vont être créées en
Le locataire de la place Beauvau annonce au passage la création de 3 500 places d’hébergement en 2018. Le Premier ministre, Edouard Philippe, avait déjà déclaré mijuillet que 12500 places (7 500 réservées à l’hébergement des demandeurs d’asile et 5 000 pour les réfugiés) seraient créées en deux ans. Dans le même temps, « il s’agit d’accueillir, mais aussi d’organiser des retours », souligne Gérard Collomb, citant le cas des immigrés albanais. Selon lui, « 20 % des places en Centre d’accueil et de demandeurs d’asile sont occupés par des gens qui viennent d’Albanie, sans visa, et qui font une demande d’asile en arrivant en France. [...] En 2016, 1 140 personnes y ont été renvoyées. Et j’ai donné des consignes aux préfets pour que ce mouvement soit accentué».