ÉQUITATION
Vincent Isoard monte et enseigne l’équitation au club hippique de Nice. A 28 ans, il tente d’inculquer le respect du cheval tout en continuant à rester performant
A ans, Vincent Isoard est cavalier et également moniteur de saut d’obstacle au club hippique de Nice. Ce week-end, à l’occasion du concours de saut international qui s’est déroulé tout au long à Nice, il a concouru avec les amateurs et a réalisé épreuves : il termine e vendredi, e samedi et finit sa compétition sur deux fautes qui l’ont éliminé hier. Vincent a accepté de revenir sur son parcours, ses objectifs mais aussi sur sa façon de prendre soin de son plus fidèle allié, son cheval.
Vincent, vous aviez un objectif particulier ce week-end ?
Pas spécialement, au bout de trois jours, j’ai senti le cheval fatigué donc je n’ai pas forcé. Mon but futur est de passer le cap des m pour accéder aux concours “ étoile” et de réaliser des grands prix où la hauteur est m.
Combien de grand prix réalisez-vous dans la saison ?
J’ai un travail qui me prend beaucoup de temps (moniteur au club hippique, ndlr), donc je suis pas mal occupé avec mes élèves, mais en général je réalise grand prix par mois sauf en hiver où il y a une coupure.
Quel est votre rythme d’entraînement ?
Il est quotidien, le cheval sort tous les jours. Il n’est pas en travail intensif mais au moins en stretching. Pour les obstacles, c’est à fois par semaine avec des dispositifs plus petits, techniques, que ce soit accessible pour le cheval. Quand je le sors monté, c’est pendant environ une heure. Je ne suis pas dans l’optique de le faire travailler intensément, j’essaye de le sortir la journée, le faire marcher, brouter. Pour qu’il prenne l’air. C’est important pour son moral que le cheval soit relâché, bien dans sa tête.
Le bien-être de l’animal, c’est primordial pour vous ?
Complètement. J’ai besoin de sentir mon cheval serein. S’il est bien dans sa tête, il va se donner à fond. Mon cheval, quand il est en confiance, il peut tout donner. J’essaye d’éviter les fatigues physiques, les courbatures, les baisses de moral, qu’il n’atteigne jamais la zone rouge. L’important c’est que, dans la carrière, ce soit un moment de plaisir pour lui. Ça fait ans que je le monte, nous avons noué une grande complicité.
Vous êtes également moniteur et vous avez ramené une championne de France la semaine dernière à LamotteBeuvron...
On est parti avec élèves, elles ont été sérieuses, rigoureuses pendant l’année, et une a gagné haut la main le concours. C’est une fierté, j’en ai la chair de poule. Ce sont des élèves qui se sont beaucoup investis, qui nous aident sur les événements, c’est une satisfaction pour eux, pour leurs parents, pour moi... En plus, une victoire haut la main comme ça, on ne peut qu’être satisfait.
Et chez les jeunes aussi, vous prônez le bien-être de l’animal...
Ah oui clairement ! D’ailleurs, ça m’arrive de voir des cavaliers novices ayant des comportements énervés ou violents, et alors à ce moment-là, c’est recadré tout de suite. Je pense qu’avec les chevaux, c’est au cavalier de se remettre en question % du temps. Je pars du principe que les chevaux n’ont pas de mauvaise volonté, ils ont besoin d’évoluer, de progresser, et qu’on les prenne comme ils sont.
Vous êtes au club hippique de Nice depuis ans ?
Oui, c’est un club assez récent, avec des installations hypers fonctionnelles, c’est un outil de travail extraordinaire, les carrières sont hyper grandes avec des sols de dernières générations, un grand manège, des box spacieux. L’été, le toit garde la fraîcheur, l’hiver la chaleur... On est assez privilégié.
Quel a été votre parcours avant d’arriver à Nice ?
J’ai travaillé dans un gros club hippique à Marseille pendant ans, puis pendant ans à Montpellier avec un grand cavalier Harold Boisset, ça a été une expérience extraordinaire avec lui. A Montpellier, c’est une importante structure avec cavaliers de tous niveaux. Ça m’a apporté l’esprit sportif, le respect du cheval, du sport, les valeurs de la vie... Harold, malgré ses très nombreuses victoires, est d’une humilité incroyable. Et puis je suis arrivé ici, avec un très beau défi à relever. J’espère que l’on va pouvoir monter de niveau.
Justement, quelles sont les ambitions du club ?
Avec mes élèves, il faut continuer à rester dans ce rythme, garder ceux que j’ai formés, aller techniquement plus loin, essayer de former des nouveaux cavaliers. On a la chance d’organiser pas mal de compétitions sur place, ce qui permet d’en former de nouveaux. On a une équipe ultra-dynamique, on n’hésite pas à se conseiller, c’est bien pour avancer.
Ici, convivialité et performance vont de pair...
Oui, pendant les concours on est beaucoup sollicité mais on donne le maximum. Ça nous plaît énormément. On est une quinzaine, mais on a beaucoup de vacataires qui nous soulagent tout au long de l’année. C’est toujours sérieux et toujours dans la bonne humeur.