Le mari cocu lave son honneur au spécial
Pour le coup, le parquet aurait pu comprendre. «N’importe qui aurait pu s’emporter compte tenu des circonstances», reconnaît le substitut Yoan Hibon. «Les circonstances», elles sont résumées dans une enquête «particulièrement minutieuse de la gendarmerie», souligne le président du tribunal correctionnel de Grasse. Peut-être parce que la victime est un de leur frère d’arme appartenant à un corps d’élite. Un instructeur du GIGN qui, pourtant, s’est bien gardé de porter plainte dans cette affaire. Car dans la nuit du 3 juin dernier, le militaire que le prévenu décrit comme un «ami de longue date», a trahi la confiance de celui qui, du coup, se retrouve devant le tribunal. A., un homme d’affaire cannois, avait invité son ami gendarme dans sa villa de Mougins. Sur les coups de minuit il l’a laissé en pleine conversation avec sa femme au bord de la piscine pour aller se coucher. Mais c’est au lit, dans la chambre d’ami, qu’il les a retrouvés à 5 heures du matin. Le chef d’entreprise donne trois minutes à sa femme pour regagner le lit conjugal et le même délai à son ami indélicat pour quitter la maison. Mais les deux, tout absorbés à ce qu’ils font, n’obtempèrent pas. L’homme d’affaires va alors chercher son 38 spécial et fait feu. «Un simple coup de semonce», précise-t-il. «Il sait bien tirer puisque c’est son ami gendarme qui lui a appris», plaide son avocat. Mais le mari écope tout de même de quatre mois de prison avec sursis.