La crise des oeufs contaminés s’étend à la France et au Royaume-Uni
La France et le Royaume-Uni sont à leur tour touchés par la crise du fipronil, après la livraison dans ces pays d’oeufs contaminés par cet insecticide depuis les Pays-Bas, où des millions de poules pourraient être abattues. L’ampleur du scandale est apparue au grand jour la semaine dernière aux Pays-Bas, où jusqu’à 180 élevages ont été bloqués et des rappels massifs ordonnés alors que les taux de fipronil – une molécule utilisée pour éradiquer le pou rouge sur les poules -- dépassaient parfois largement les seuils autorisés par la réglementation européenne. En grande quantité, le fipronil est considéré comme «modérément toxique» pour l’homme par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il est strictement interdit chez les animaux destinés à la consommation humaine. La crise s’est ensuite propagée en Allemagne, en Suisse et en Suède, où des millions d’oeufs provenant des Pays-Bas --qui comptent près de 50 millions de poules pondeuses-- ont été rappelés et détruits. «Le nombre d’oeufs est très limité (21.000) et le risque pour la santé publique très faible, mais nous enquêtons en urgence sur la distribution de ces oeufs au Royaume-Uni», a reconnu lundi l’Autorité britannique de sécurité alimentaire. «Treize lots d’oeufs contaminés en provenance des Pays-Bas » ont été livrés en juillet à des entreprises de transformation alimentaire situées dans l’ouest de la France, a précisé le ministère français de l’Agriculture. « Des investigations sont menées dans ces établissements [...] pour évaluer la situation [les produits concernés et leur destination] et bloquer les produits incriminés à des fins d’analyses », selon cette source. Un élevage de poules pondeuses du Pas-de-Calais est par ailleurs bloqué depuis le 28 juillet, en raison de craintes d’une contamination découlant du même traitement insecticide que celui ayant affecté des exploitations néerlandaises, mais également belges et allemandes. Certains éleveurs néerlandais frappés par la crise ont commencé à détruire leur cheptel. Plus de 300.000 poules contaminées, qui atteignaient la limite d’âge de 18 à 24 mois pour la ponte, mais étaient de ce fait exclues du circuit de transformation alimentaire habituel, ont déjà été abattues, selon l’organisation agricole néerlandaise LTO.
Le fipronil importé de Roumanie
Un à plusieurs millions de poules pondeuses pourraient connaître le même sort si les éleveurs estiment qu’il n’est plus rentable de les maintenir en vie, faute de débouchés pour les oeufs, at-elle prévenu dimanche soir. Dans les supermarchés néerlandais, les étals d’oeufs étaient peu garnis, voire vides, après les retraits massifs des derniers jours. Le gouvernement de La Haye a promis un plan d’aide d’urgence alors que le secteur estime déjà les pertes à «plusieurs millions d’euros». Des enquêtes pénales sont en cours aux Pays-Bas comme en Belgique. Elles viseraient également le fournisseur belge Poultry-Vision, qui avait acquis de grandes quantités de fipronil en Roumanie, selon les médias.