Nice-Matin (Cannes)

Møme: «Je surfe sur une musique et un mode de vie»

- ALEXANDRE CARINI

C’est un Niçois qui a pris le grand large. Jérémy Souillart, alias Møme. Nouvelle star de la jeune classe électro française, émergente et effervesce­nte. Un musicos qui a jadis écumé les pubs et bars du Vieux Nice, avant de s’embarquer pour un périple de huit mois en Australie. Juste à bord d’un van, avec une planche de surf pour mode de vie, et des platines pour homestudio. Very good trip. Une sorte de pèlerinage musical, et le miracle s’est produit. Car le jeune homme ne s’est pas contenté de sillonner les côtes sauvages pour y puiser un son, et son inspiratio­n. Il a aussi surfé sur la vague « Child wave » (mélange de popélectro) pour éclabousse­r la toile internet de son talent. Un titre, Aloha, plus de dix millions d’écoutes sur Youtube et le DJ producteur a dû se rapatrier du pays des kangourous, pour profiter à plein de ce rebond musical en France. Avec un premier album, Panorama, encensé par la critique spécialisé­e, et un nom qui remplit désormais toutes les dates de tournée. Jusqu’aux Nuits du Sud à Vence. À seulement 27 ans. « Moi, je n’ai pas l’impression que tout cela est allé si vite car ça fait déjà huit ans que j’essaie d’en vivre. Aujourd’hui, avoir cette reconnaiss­ance pour la musique que je compose, c’est un luxe dont je profite à fond en tournée ». Fini les soirées de reprises, à singer Arctic Monkeys au sein du groupe The Kitchees. Avec Møme (un projet monté d’abord en duo avant de devenir solo), Jérémy intègre cette French Touch nouvelle génération, dont l’écho binaire électrise les foules et s’exporte sur les dance-floors hors de nos frontières. « Je pense appartenir à un courant, avec des gens comme Fakear ou P’tit biscuit, qui ont envie de représente­r ce style, une musique électroliv­e qui n’est pas que virtuelle », souligne celui qui a d’abord appris ses gammes sur le clavier d’un piano classique...avant de quitter le Conservato­ire de Nice au bout d’un an. « J’avais d’abord appris en autodidact­e et avec quelques cours parce que mon oncle m’avait vu sauter pour jouer sur le piano d’un ami à six ans, mais le Conservato­ire a un peu cassé cette dynamique, explique l’intéressé. « C’était comme à l’école. J’avais de très bonnes notes mais j’étais un élève turbulent et indiscipli­né. À tel point que lorsque je suis allé répéter chez un copain, dont la mère avait été ma prof, elle s’est écriée : oh non, pas lui ! ». Un caractère, mais des aptitudes scolaires qui le font passer sur les bancs de Saint-Sylvestre puis du collège-lycée Parc Impérial. Avec la guitare pour ajouter des cordes à son arc : « Par passion de la musique, pas pour les filles, même si ça m’a servi aussi ». Avec l’explosion de Youtube et des tutoriels Internet, le voilà qui apprend à mixer, et devient self-made-man. Electrocho­c ! « J’y suis venu pour le côté dance, avec un son qui tape encore plus que le rock.». De bonnes ondes, que notre surfeur a aussi cultivées sur une planche, durant son «Point Break » australien. « C’est un mode de vie et une musique que je défends. Un côté écolo, Vivre avec très peu, dans une fraternité humaniste ». Aloah jacta est.

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