Décret plage : Eric Pauget porte la problématique
Nommé rapporteur la politique tourisme, le député de la septième circonscription interpelle l’Elysée sur le sort des plagistes et demande la suspension du texte
Au coeur de l’été, le soleil brille différemment pour les plagistes. Avec l’application du Décret plage en l’état, les premiers établissements devraient être démolis à la fin de cette saison (voir encadré). Après avoir lancé leur bouteille à la mer, les professionnels du secteur demeurent dans l’attente. Ce qu’ils souhaitent ? La suspension du texte afin de retravailler celui-ci pour l’adapter aux diverses zones littorales. Encore dans l’expectative, les acteurs du domaine voient leur problématique portée par le député de la septième circonscription. Nommé rapporteur de la politique tourisme à l’Assemblée nationale, Eric Pauget a adressé une missive au président de la République Emmanuel Macron pour lui demander d’agir en faveur des plagistes.
Votre courrier est en date du juillet, avez-vous une réponse ?
Pas encore. J’ai écrit directement à Emmanuel Macron pour deux raisons. La première : ma collègue parlementaire la sénatrice Dominique EstrosiSassone, avait interrogé le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, sur la question. Sa réponse était assez timorée. On n’a pas senti un enthousiasme débordant de sa part. Alors, j’ai décidé de solliciter le président de la République. Mais surtout, celui que je sollicite c’est l’ancien ministre de l’Economie, qui sait être sensible au problème de l’emploi.
Que demandez-vous ?
La suspension du Décret plage. Pour que l’on se mette autour d’une table pour revoir certaines modalités. Il ne s’agit pas de remettre en cause l’idée de fond du décret. Mais se pencher sur une chose qui me semble primordiale : la durée de concession qui est fixée à ans. C’est un frein majeur à la mise en oeuvre du texte pour les professionnels puisqu’ils ne peuvent pas amortir les frais imposés en si peu de temps. Entre les frais d’installation, de réinstallation et les saisons moins favorables au niveau de la météo… On garde le principe mais on va vers une durée plus longue, à minima ans.
Vous évoquez la création d’un groupe de travail…
Il faut que le décret prenne également en compte les spécificités locales, régionales et territoriales selon les secteurs. Entre l’Atlantique et la Méditerranée nous n’avons pas la même fréquentation, la même histoire. Si l’on accepte l’idée de revoir ce problème de pourcentage de surface d’exploitation entre plage naturelle et artificielle, cela peut également être intéressant. C’est pour cela que je voudrais qu’un groupe de travail se penche sur ces questions. Il associerait également des représentants des maires de France. L’idée est d’obtenir du gouvernement la réécriture du décret sans changer sa philosophie. Mais il tue une grande partie de l’activité économique s’il est appliqué en l’état. Les touristes viennent sur la Côte d’Azur pour ces plages, si rien n’est fait, il faudra accepter qu’ils aillent ailleurs d’ici dix, vingt ans.
Vous êtes confiant ?
Très honnêtement, je ne suis pas d’un optimisme total. Sachant que le décret a été pris en et que rien n’a bougé depuis… Mais on va tenter encore !
Et si cela n’aboutit pas ?
L’ultime possibilité est bien plus lourde : il s’agit de revoir le texte initial de la loi littoral de . Ce qui serait long.