Nice-Matin (Cannes)

Des cavaliers en surveillan­ce

À l’initiative de la ferme équestre Lou Recampado à Mouans-Sartoux, une vingtaine de cavaliers confirmés se relaient tout l’été pour mener une mission de prévention dans le bois du Plan Sarrain

- GAËLLE ARAMA garama@nicematin.fr

Neuf heures trente à la Ferme équestre Lou Recampado à Mouans-Sartoux. Les quatre chevaux sont sellés, les tee-shirts orange enfilés, les sacs à dos prêts. Ces cavaliers-là ne partent pas en rando plaisir. Durant plus d’une heure, ils vont sillonner par deux et au pas, le massif forestier du Plan Sarrain. Le vaste écrin de nature autour du club. Matin et soir. Pour éviter le pire. L’incendie. Ce matin-là, la carte de la Préfecture annonce le secteur en vigilance orange. L’herbe sèche craque sous les sabots. La chaleur est déjà accablante. L’itinéraire quotidien conduit d’abord la troupe à la station météo. La vue panoramiqu­e offre un poste de surveillan­ce idéal. Le regard balaie une vue presque à 380 °. L’aérodrome de Mandelieu. Le Tanneron. Auribeau. Grasse. Jusqu’aux plateaux de Caussols. « C’est de là qu’on a pu voir le feu de Saint-Vallier », indique Tina, 18 ans, dont 12 ans d’équitation, montée sur Highland. Comme la vingtaine d’autres patrouille­urs bénévoles, une leçon de géographie locale s’est imposée afin de pouvoir identifier les différente­s communes du bassin. Mais en cas de fumée suspecte, pas question pour ces vigies à cheval d’intervenir. Il faut alerter la police municipale par portable.

Des barbecues en pleine forêt

Piste des Maures, des Colles, puis un tour jusqu’aux deux antennes relais, autre point de vue. Le dialogue avec cyclistes et promeneurs fait aussi partie de la mission. « On rencontre beaucoup de touristes qui se promènent. On parle plus anglais que français! Certains sont indifféren­ts, compréhens­ifs, d’autres presque agressifs quand les jours de vigilance rouge, on leur explique que l’accès à la forêt est interdit », poursuit Tina. Malgré les nombreux feux qui ont frappé cet été, les comporteme­nts à risque sont encore fréquents. « On tombe parfois sur des restes de foyers à barbecue, avec des tas de cendres en pleine forêt ! ». Par le passé, la Ferme équestre avait déjà assuré des missions de surveillan­ce anti-incendie. Mais depuis l’été 2011, elles n’étaient plus mises en place. Une initiative qu’Olivia Grizi, présidente de l’associatio­n, a souhaité réinstaure­r. «On a lancé les patrouille­s mi-juillet après les premiers feux dans les Bouches-du-Rhône. Cela sensibilis­e tout le monde ».

Appréciées par la mairie

Une veille originale qui complète l’action des 18 bénévoles du Comité communal des feux de forêt qui inspectent à pied ou en voiture les zones boisées de la commune. « Ces patrouille­s à cheval sont appréciées, commente Serge Rodriguez, directeur général des services de Mouans. Impliquer les usagers, c’est la base de l’esprit mouansois ». La Ferme Lou Recampado qui vient de se doter d’une citerne de 120 m3 pour se conformer aux normes de la protection incendie, semble vouloir montrer son engagement. Jusqu’à fin août, et malgré la fermeture annuelle du

club, c’est opération oeil de lynx, crinières et cheveux au vent. Deux à trois fois par jour, selon le vent. « On a un beau cadre. On veut le protéger », glisse Julien, 15 ans. « Si on n’a plus de forêt, on n’a plus de club », souffle Tina. Et ce n’est pas Trottinett­e, Carece ou Tenesse, qui henniraien­t le contraire…

 ??  ??
 ??  ?? Tina, Virginie, Julien et Salomé et leurs montures lors d’une patrouille matinale dans le massif du Plan Sarrain. (Photos G.A)
Tina, Virginie, Julien et Salomé et leurs montures lors d’une patrouille matinale dans le massif du Plan Sarrain. (Photos G.A)

Newspapers in French

Newspapers from France