Nice-Matin (Cannes)

«Il y a la place pour un Lunallena dans le Sud»

Le festival, qui s’est tenu le week-end dernier à Bandol a été une vraie réussite, explique Jean-François Roubaud, président du conseil de surveillan­ce de Nice-Matin, organisate­ur de l’événement

- MA. D. mdalaine@nicematin.fr

L’oreillette du portable branchée en permanence, les solaires vissées sur le nez pour masquer les cernes, Jean-François Roubaud en a à peine fini avec le Lunallena festival à Bandol dans le Var qu’il oeuvre déjà pour la réussite des Aoûtiennes au même endroit(1). Et c’est entre deux coups de fil que le président du conseil de surveillan­ce du groupe Nice-matin, co-organisate­ur de l’événement (2), nous a accordé quelques minutes pour revenir sur la grande fête musicale qui vient de se clôturer au stade André-Deferrari.

Alors heureux ?

Très heureux ! Et je tiens d’ailleurs tout de suite à remercier la cinquantai­ne de bénévoles et les gars des services techniques de la ville de Bandol bourrés d’envie qui ont rendu ça possible. On a eu deux soirées différente­s, mais fabuleuses, avec des artistes qui ont tous fait un show exceptionn­el et environ   spectateur­s qui se sont régalés. L’événement reggae, dans ce cadre de carte postale varoise, c’était magique. Et les concerts électro-pop, après l’angoisse de l’annulation, étaient fabuleux.

Vous avez vraiment failli annuler ?

Ah mais oui, et j’étais terrorisé qu’on ait à le faire, ne serait-ce que pour ceux à qui on avait vendu du rêve, et qui trépignaie­nt derrière les grilles. Il y avait quand même des rafales de vent à  km/h ! Heureuseme­nt, le mistral a fini par tomber. D’ailleurs on s’excuse mille fois auprès des personnes qui ont dû attendre  h  avant de pouvoir entrer. Mais leur sécurité était en jeu.

Quel concert avez-vous préféré ?

J’ai adoré Horace Andy, Vitalic… Bon, Phoenix, quand même, c’était une tuerie ! En fait, quand on a commencé à travailler sur le Lunallena, il y a deux ans, le fan que je suis rêvait de les avoir. On parle là d’un groupe qui se produit devant   personnes au Madison Square Garden, et qui a joué le jeu à Bandol comme s’il était à New York !

Vous pouvez nous le dire maintenant : comment vous avez fait pour les convaincre de venir ?

C’est en partie grâce à un homme : Jean-Louis Croquet, père du chanteur de Phoenix, Thomas Mars, et qui a eu une grande importance dans la reprise de Nice-Matin par ses salariés en , en apportant alors son expertise. C’est lui qui a réussi à convaincre le groupe de caler cette date au milieu de sa tournée, pour Nice-Matin et pour faire un cadeau au public. Alors, d’entendre cette pop classe et brillante, ces musiciens se donner autant sur notre littoral, de voir Thomas Mars marcher sur le public, de croiser Sofia Coppola en loges… pffff… c’était juste incroyable.

Tout était parfait ?

Non, il y a eu quelques couacs, il ne faut pas se mentir. Par exemple, on s’est fait « ouvrir » à la buvette. Des gens ont attendu trop longtemps avant de se voir servir une bière ou un verre d’eau, et c’est intolérabl­e. Nos seules excuses, c’est que c’était la canicule – ça a provoqué des soucis techniques avec les tireuses – et qu’il s’agissait d’une première pour nous. Mais on entend bien apprendre de notre amateurism­e. On sait ce qu’on peut améliorer et on demande sincèremen­t pardon aux spectateur­s.

Donc c’est sûr alors, il y aura un e Lunallena ?

Sûr et certain. Pas à Bandol, sans doute dans les AlpesMarit­imes, mais on ne sait pas encore exactement où. L’idée étant d’alterner avec le Var. D’installer notre marque, notre patte aussi.

Et c’est quoi la patte Lunallena ?

Mon mètre étalon, c’est le festival Primavera Sound à Barcelone. L’idée c’est vraiment d’ancrer un rendez-vous musical dans le Sud qui puisse proposer le genre de groupes qui passent là-bas, ou aux Eurockéenn­es, ou aux Vieilles Charrues. Que le Lunallena devienne un moment sur la route des festivals. Pourquoi, historique­ment, le public du Sud doit traverser la France où aller à l’étranger pour voir des Phoenix, des Arcade Fire, des Gorillaz ? Alors, certes, le Primavera, c’est   spectateur­s sur  jours. Mais les nains aussi ont commencé petits !

Et vous y croyez ?

Oui. Pour une année zéro, c’était vraiment une jolie réussite. On a créé un événement, maintenant il faut le faire grossir. Mais on a vu, d’ores et déjà, qu’il y a ici un public fantastiqu­e et bel et bien la place pour un Lunallena dans le Sud.

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 ?? (Photos Valérie Le Parc, Dominique Leriche et Frank Muller) ?? Ambiance festive et familiale, le week-end dernier, au Lunallena. Un festival qui entend bien s’ancrer dans le Sud.
(Photos Valérie Le Parc, Dominique Leriche et Frank Muller) Ambiance festive et familiale, le week-end dernier, au Lunallena. Un festival qui entend bien s’ancrer dans le Sud.
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