Nice-Matin (Cannes)

OGC Nice : ça s’effrite

La défaite contre Troyes, vendredi soir, a mis en lumières les limites du Gym actuelleme­nt. Face à Naples, mercredi dans le bouillant San Paolo, ça pourrait faire mal en cas de récidive

- VINCENT MENICHINI

Un équilibre à retrouver

Contre Troyes, par moments, Nice a pris des vagues qu’il a eu un mal fou à contenir. Inquiétant ? Très inquiétant, même, car dans trois jours, ce n’est pas Darbion, Grandsir, Nivet et Niane, tous performant­s par ailleurs, mais Insigne, Callejon, Mertens et Hamsik que vont devoir se coltiner les Niçois. Le Napoli, c’est ce qui se fait de mieux en Italie dans le domaine offensif : ça va aller de partout, très vite, et il va falloir résister aux assauts de ses deux latéraux (Hysaj et Ghoulam) qui passent leur temps dans le camp adverse. Sans davantage de conviction à la perte du ballon et de réflexion dans son pressing collectif, le Gym pourrait voler en éclats. Un passage à une défense à trois serait à l’étude. Elle permettrai­t à Sarr de délaisser le côté gauche de la défense, où il se bat avec ses armes du moment, mais aussi à renforcer un axe Dante-Le Marchand encore perfectibl­e.

Cardinale encore sur le gril

Une longue ouverture de Nivet, que personne ne presse au passage, pour Niane, dans le dos de Dante, et Cardinale qui sort, alors qu’il ne doit pas. Cette succession d’erreurs a conduit l’OGC Nice à courir après le score et perdre le premier match de sa saison à l’Allianz Riviera. Pour le gardien niçois, ça fait deux erreurs en quatre rencontres officielle­s, alors que la saison dernière il n’en avait fait que quatre ou cinq de notables. C’est d’ailleurs ce qui lui a valu d’être maintenu au poste de numéro un cet été, même si, en interne, certaines voix s’élevaient pour recruter un autre gardien. À 23 ans, « Cardi » n’a peur de rien, ni des critiques, ni de l’ambiance survoltée du San Paolo de Naples. Au retour à Amsterdam, il avait grandement contribué à la qualificat­ion du Gym, comme pour rappeler que son mental est bel et bien hors-norme. Mercredi soir, il n’aura pas d’autre choix que de sortir une prestation « Ligue des champions », sous peine de voir le débat autour de lui s’enflammer.

Favre pointe des manques

« Il y a six titulaires en moins, ce n’est pas une surprise ». Comme souvent, Lucien Favre n’a pas usé de la langue de bois en conférence de presse d’après-match, distillant quelques messages dont il a le secret. Et encore, le technicien suisse met a davantage mis les formes face aux médias que lorsqu’il se pointe dans le bureau de ses dirigeants avec lesquels les discussion­s sont parfois animées. Favre veut encore des renforts, des joueurs confirmés si possible. Dans l’idéal ? Un latéral gauche, un défenseur central et un ailier. Bien qu’il connaisse parfaiteme­nt les contours du projet OGC Nice, il lui arrive encore de s’agacer face aux limites de son effectif. « C’est un gros challenge, on va bosser » , a-t-il clamé. Le Suisse n’a pas tout à fait tort : il a perdu gros à l’intersaiso­n et il pourrait également voir filer Jean-Michaël Seri (voir ci-dessous). On ose imaginer son courroux si cela venait à se concrétise­r d’ici au 31 août. En attendant les retours de Sneijder et Balotelli, le Gym souffre dans l’animation offensive. Srarfi et LeesMelou, qui ont débuté les quatre matchs depuis le début de saison, sont pleins de bonne volonté, mais encore perfectibl­es dans bien des domaines. « C’est normal, ça va prendre du temps », lâche, fataliste, Favre.

Pas le feu au lac !

Alors, certes, Nice a perdu ses deux premiers matchs de Ligue 1, mais dans le contenu, cela fut à chaque fois plus que cohérent. Que ce soit face à Saint-Etienne ou Troyes, la réussite a fui les Aiglons, alors qu’elle les avait accompagné­s la saison dernière. Tout tournait alors dans le bon sens, ce qui s’est prolongé contre l’Ajax Amsterdam, en tour préliminai­re de la Ligue des champions. Une double confrontat­ion héroïque et historique qui a aussi fait perdre énormément d’influx au groupe. Au sein de celui-ci, hormis Dante, Balotelli et Seri, aucun n’était monté aussi haut en terme d’émotions. Le retour à la normal a fait quelques dégâts…

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(Photos Sébastien Botella) Pas le temps de gamberger : dès mercredi, le volcan du Napoli attend les Aiglons.

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