Un trio d’enfer
José Callejon, Dries Mertens et Lorenzo Insigne forment l’attaque la plus redoutable et redoutée d’Italie. A eux trois, ils ont marqué 74 buts la saison dernière. Présentations...
José Callejon, la valeur sûre
C’est celui qui permute le moins du trio, une sorte d’ailier à l’ancienne qui multiplie les appels sur son côté droit. José Callejon est à Naples depuis 2013. Il pèse 62 buts en 207 matchs officiels. Il est indéboulonnable, hyper précieux, toujours décisif, en témoignent ses statistiques de premier plan lors du dernier championnat (14 buts, 12 passes décisives). « Dans le jeu sans ballon, c’est exceptionnel, prévient Anthony Mounier, qui évolue en Serie A depuis deux saisons (Bologne et Atalanta Bergame). Il fait toujours le même appel dans le dos de la défense quand Insigne vient à l’intérieur. Il n’est jamais hors-jeu. Ça prend la profondeur dès qu’il y a le moindre espace. » Après Justin Kluivert de l’Ajax, Malang Sarr va être servi avec l’international espagnol. A 29 ans, Callejon, formé au Real Madrid, n’a jamais été aussi fort. « On ne parle pas beaucoup de lui, mais c’est un grand joueur », pose Alessandro Grandesso, journaliste à la Gazzetta.
Dries Mertens, le faux neuf
Lui a fait des misères aux Niçois à chaque fois qu’il a croisé leur route : en 2015 à l’Allianz Riviera et en 2016 au San Paolo, lors de deux matchs amicaux. Depuis le départ à la Juventus Turin de Gonzalo Higuain et la blessure au genou d’Arkadiusz Milik, Mertens s’est installé à la pointe de l’attaque napolitaine, alors qu’il n’avait jamais joué à ce poste auparavant. « C’est un faux neuf, affirme Mounier. Ça me fait penser à l’Espagne qui jouait avec Fabregas devant. Techniquement, c’est le très haut niveau, il frappe des deux pieds : un vrai phénomène. Il sait tout faire. » Agé de 30 ans, Mertens vient de conclure une saison XXL (34 buts toutes compétitions confondues), la meilleure de toute sa carrière qui l’a vu porter les maillots d’Apeldoorn, Utrecht, Eindhoven et de Naples depuis 2013. Courtisé cet été, il a décidé de prolonger le plaisir sous les ordres de Maurizio Sarri. « Ce qui m’a convaincu de rester à Napoli était le projet, a-t-il confié à la Gazzetta dello Sport. Je pense que cette équipe est très forte et a un grand avenir devant elle. Avec cet entraîneur à la barre, aucun d’entre nous ne voulait partir, car c’est un plaisir de travailler avec Sarri et il y a une telle joie dans l’ensemble du groupe. » « Ça ne m’étonne pas, glisse Mounier. Naples, c’est l’équipe qui joue le mieux en Italie, voire en Europe. Je me rappelle qu’avec Bologne, on avait pris un bouillon face à Empoli, alors entraîné par Sarri. C’est un coach qui fait la part belle au jeu. Pour Nice, c’est le pire tirage. »
Lorenzo Insigne, l’enfant du club
C’est l’enfant du club, l’une des idoles du San Paolo qu’il fait frissonner à chaque prise de balle sur son côté gauche. Insigne, c’est un format de poche (1,63m), mais un immense talent. « Lui aussi, c’est du lourd, affirme Mounier. Il faut que Nice tente de faire en sorte qu’il touche le moins de ballons possible. » L’ancien joueur du Gym évoque également « l’entente parfaite qu’il a avec son latéral. » « Dès qu’Insigne vient à l’intérieur, Ghoulam va dans son dos, prévient-il. Attention à sa frappe enroulée quand il rentre sur son pied droit. Il aime bien faire comme Robben. » A 26 ans, il est devenu le nouvel homme fort de la Squadra Azzura. « Oui, c’est la relève, un joueur sur lequel compte beaucoup Ventura (le sélectionneur), ce qui n’était pas le cas d’Antonio Conte, appuie Alessandro Grandesso, correspondant en France pour la Gazzetta dello Sport. Il a fini par s’imposer à Naples après de nombreux prêts. Il est en pleine confiance, s’octroie beaucoup de liberté dans son jeu. » Lors de la dernière campagne de Ligue des champions jouée par Naples (élimination en quart de finale contre le Real Madrid), il a trouvé à huit reprises le chemin des filets. Rien que ça... En cas de départ de Coutinho à Barcelone, Liverpool aurait fait d’Insigne sa priorité pour le remplacer. Mais son président Aurelio De Laurentis ne devrait pas lui ouvrir la porte. « Il pourrait devenir le Totti napolitain. »