hectares détruits par le feu
Avions et hélicoptères bombardiers ont réalisé plus de 150 largages depuis lundi, afin de tenir les flammes à distance des habitations et du village. Hier soir, 120 pompiers restaient en alerte
Le feu joue avec les nerfs. Ceux des sapeurs-pompiers comme des riverains. Hier, l’incendie de Lucéram a alterné sensibles baisses de régime et reprises multiples. Alors que la nuit tombait sur la vallée du Paillon, le feu n’était pas encore fixé. Au troisième jour des opérations, le point.
ha touchés
La superficie a plus que doublé depuis lundi. Ce sont désormais 150 hectares de végétation qui ont été parcourus par les flammes. Si la surface réellement brûlée est probablement bien moindre, les résineux ont encore une fois payé un lourd tribut. «Il y a eu pas mal d’oliviers brûlés», précise Michel Calmet, le maire de Lucéram. Malgré l’absence de victime et de dégâts sur les habitations, « la tristesse prédomine ».
Pas de répit
La reprise des largages hier matin, avec le renfort de deux Canadair jusqu’alors requis en Corse, a porté un sérieux coup d’arrêt au feu. Si bien que l’immense panache de fumée du lundi avait laissé place, hier midi, à un petit nuage pâlichon. Court répit. A 14h30, trois reprises de feu ont à nouveau donné du fil à retordre aux pilotes, sous «l’effet de la chaleur et d’une brise de terre», selon le colonel René Dies, directeur du Sdis 06. Le lieutenant-colonel Philippe Iemmi, commandant des opérations, a dû rappeler les renforts.
Largages en série
Trois hélicoptères bombardiers d’eau, deux Tracker et, donc, deux Canadair ont pilonné le secteur des Mortissons. À ce stade, les pilotes ont réalisé plus de 150 largages d’eau et de retardant, au prix de manoeuvres toujours aussi impressionnantes. «L’arrivée des Canadair nous a bien soulagés », salue le colonel Dies. Dans ces zones parfois inaccessibles, cet appui massif a été bien utile aux 250 sapeurs-pompiers issus de douze groupes d’intervention feux de forêt, épaulés par les agents de Force 06 «qui ont donné un gros coup de main pour l’alimentation en eau ». Le maire de Lucéram, Michel Calmet, se dit «assez admiratif des moyens mis en place. »
Piste accidentelle
Alors que 120 pompiers restaient à pied d’oeuvre pour la nuit, les gendarmes poursuivent l’enquête. Et penchent clairement pour la piste d’une disqueuse qui aurait mis le feu en suscitant une gerbe d’étincelles. Le riverain qui l’utilisait, handicapé, a été hospitalisé pour de sévères blessures aux avantsbras. En l’état, le procureur de Nice Jean-Michel Prêtre n’envisage pas de poursuite à son encontre.