Nice-Matin (Cannes)

Trente mois ferme à la petite terreur du Vieux Nice

- CH. P

Des jeunes alcoolisée­s, une jeune fille importunée… Il n’en fallait pas plus pour qu’une soudaine et violente altercatio­n éclate le soir du 19 juillet, vers 23h30, sur la place du Palais de Justice, théâtre régulier de bagarres. Marvin Pinotte, 19 ans, a porté deux coups de couteau à Dylan, 20 ans. La victime, jeune garçon du quartier Saint-Roch s’est réfugiée dans une épicerie, perdant beaucoup de sang. Le commerçant a alors appelé les secours. L’agresseur a été arrêté peu après par la police même s’il avait, entre-temps, changé de vêtements et s’était débarrassé du couteau. Condamné six fois depuis 2016, le jeune homme est devenu en quelques mois l’un des petites terreurs du Vieux-Nice. Outre de précédente­s condamnati­ons pour des violences, il est connu pour avoir endommagé la voiture d’un magistrat dans le parking du palais de justice avant de dérober un gyrophare.

« Je perdais beaucoup de sang »

Dans le box des prévenus, Marvin Pinotte apparaît très calme, la voix à peine audible, presque dans un état second. Il a du mal à comprendre les questions du président David Hill. « Aviez-vous bu ce soir-là ? » demande à plusieurs reprises le magistrat. Marvin Pinotte s’en défend… malgré une alcoolémie positive avérée. Dylan, la victime qui a échappé de peu à une agression mortelle, est invité à son tour à relater les faits: « Marvin Pinotte accompagna­it une fille que je connaissai­s de vue, explique le frêle jeune homme. Je l’ai abordée. Elle m’a dit ne pas me connaître. Je n’ai pas insisté. Marvin est alors venu brusquemen­t vers moi, m’a demandé mon argent et mon téléphone. Je lui ai mis un coup-de-poing. » Dylan n’a pas vu la lame ni perçu de douleur. « J’ai senti entrer quelque chose dans mon corps. Je perdais beaucoup de sang. Il m’a rejoint dans l’épicerie, il voulait continuer de se battre. » Le procureur de la République, Jean-Michel Prêtre, souligne combien Marvin Pinotte accumule les délits ces derniers temps. Avec l’agression de juillet, un inquiétant palier a été franchi : « Il ne faut pas banaliser ce qui s’est passé. Nous avons là deux coups de couteau dont un transfixia­nt qui aurait pu avoir un résultat mortel », insiste le procureur qui requiert trente mois de prison et la révocation d’une précédente peine avec sursis. Le tribunal a condamné hier soir le jeune agresseur à un total de trente mois de prison à exécuter immédiatem­ent. Le jeune homme est en plus interdit de séjour pendant cinq ans dans le départemen­t.

Un opérateur du Centre de supervisio­n urbain avait repéré un homme en train d’armer un pistolet semi-automatiqu­e rue Trachel. L’individu, manifestem­ent en état d’ébriété, avait ensuite pénétré dans une épicerie pour effectuer des courses tout à fait normalemen­t.

Six mois de prison avec sursis

Les équipages de la brigade anti-criminalit­é (BAC), de concert avec la police municipale, l’avaient interpellé rue de Belgique, les bras chargés de bières. L’arme, cachée sous son tee-shirt, de calibre 7.65, était bien réelle, chargée et approvisio­nnée en munitions.

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