Nice-Matin (Cannes)

«Aucune limite»

Arnaud Souquet témoigne de l’ambition d’un groupe qui rêve de créer la surprise face au Napoli

- VINCENT MENICHINI ET WILLIAM HUMBERSET

D’un plat du pied du droit, Arnaud Souquet a sublimé son bon début de saison par un but décisif à Amsterdam (22). En confiance, le latéral droit de 25 ans reste dans la lignée d’une première saison complète en L1 plutôt réussie (26 matchs, 1 but, 6 passes). Détendu et souriant, l’exDijonnai­s s’est voulu porte-parole de la déterminat­ion niçoise face à nos questions, hier matin, à deux jours d’un déplacemen­t à San Paolo très attendu.

Beaucoup pensent que Naples était le pire tirage. Et dans le vestiaire ?

Dans tous les cas, on aurait pris du lourd en n’étant pas tête de série. Séville, Liverpool, c’était costaud aussi. On joue une grande équipe qui possède une ligne d’attaque très performant­e et un super coach (Sarri, ndlr). Mais sur deux matchs, tout est possible. On l’a prouvé contre l’Ajax, alors que peu de gens nous voyaient passer. On a l’avantage de jouer le retour à la maison, mais pensons à bien négocier ce premier match dans une ambiance électrique.

Avez-vous déjà analysé les forces et faiblesses de cette équipe du Napoli ?

Pas encore. On s’est concentré sur nous aujourd’hui (lire hier, ndlr) en débriefant le match contre Troyes. On va regarder des images de Naples la veille du match, comme d’habitude. La préparatio­n ne change pas. On n’est plus du tout la même équipe que lors du match amical de l’an dernier (défaite -). Une ossature s’est créée.

Vous allez être dans la même zone que Lorenzo Insigne, un sacré client…

Oui, mais il ne faut pas trop se focaliser sur untel ou untel. Il n’y a que des bons joueurs en face, mais nous aussi on a de la qualité. Si on en est là, ce n’est pas le fruit du hasard. Naples est favori, mais ce n’est pas pour ça qu’ils ne vont pas nous analyser.

Est-ce un avantage d’avoir quatre matchs officiels dans les jambes, contre aucun pour Naples ?

Je ne sais pas. En Italie, les préparatio­ns sont très chargées. Surtout, ils ont gardé la même équipe, celle qui est allée en quart de Ligue des champions. Ce n’est pas rien d’être sorti par le Real Madrid à ce stade de la compétitio­n. A l’inverse, chez nous, peu de joueurs ont disputé la C, hormis Dante, Mario (Balotelli) et Wesley (Sneijder).

Le stade San Paolo, c’est vraiment à part ?

Lors du match amical, il n’était pas plein, mais on a vu que c’était des fous (sourire). A Amsterdam, on avait été servi aussi, niveau ambiance. Comme à l’aller, à la maison. Nous aussi, on a un public très chaud. Au retour, ce sera énorme, je pense. C’est génial à vivre, on a hâte. On aura la musique de la Ligue des champions, également. Ça reste un détail, mais ça compte dans une carrière.

Mesurez-vous le chemin parcouru sur un plan personnel ?

Bien sûr. C’est évident qu’il y a quatre ans, je ne pensais pas à ça. J’avais connu l’Europe avec Lille, mais pas la Ligue des champions. On a un objectif : créer la surprise contre Naples. On a autant de chances qu’eux de passer.

Il est comment Wesley Sneijder à l’entraîneme­nt ?

Tu vois direct que c’est très fort. Dès qu’il sera bien physiqueme­nt, il va nous faire beaucoup de bien. Avec des joueurs de ce talent, on voit de suite la différence. Il fluidifie le jeu chaque fois qu’il touche le ballon. C’est un peu comme Dante, les passes sont claquées, il y a très peu d’erreurs techniques. Ça donne le tempo.

Il n’est pas encore “cramé” donc…

(Sourires) Non, non, non, vraiment pas. C’est un vrai compétiteu­r. On m’a dit que dans les petits jeux, ça allait envoyer…

Ce but à Amsterdam, c’est un moment fort ?

Oui, il est venu récompense­r notre excellente entame de match. Si on est plus juste dans le premier quart d’heure, on peut plier le match. J’ai toujours cette envie d’aller de l’avant. Tant que j’ai l’énergie pour le faire, je veux apporter ma fougue. On savait que Youssef (ailier de l’Ajax, ndlr) n’allait pas me suivre à chaque montée. “Jaja” (Jallet) me l’avait dit. Mais après mon but, Dante nous a calmés : « Les gars, on joue depuis deux minutes, rien n’est fait ! »

Vous parliez de Jallet. Jusqu’ici vous repoussez sa concurrenc­e…

J’essaie simplement de faire mes matchs, et lui me pousse à être bon aussi. On parle d’un joueur qui a été internatio­nal, qui peut compenser à gauche comme à droite. On s’entend super bien, comme avec Ricardo l’an dernier. On a discuté dès notre premier déplacemen­t ensemble (contre Gladbach), c’est quelqu’un de très simple qui peut apporter beaucoup de par son expérience. A moi de m’en nourrir.

On vous sent en confiance sur le pré par rapport à vos débuts.

J’avais manqué une grosse part de la préparatio­n et Ricardo s’était rapidement blessé. J’avais donc dû répondre présent de suite alors que je n’étais pas forcément prêt. La différence se fait là : une année de Ligue  est passée, j’ai trouvé mes marques et de la régularité dans mes performanc­es. Faire une véritable préparatio­n m’a également fait beaucoup de bien.

Votre polyvalenc­e est la preuve d’une intelligen­ce tactique ?

J’ai beaucoup progressé ici. Dans cette équipe, on retrouve beaucoup d’éléments intelligen­ts dans le jeu. Des Sneijder, Dante, Balotelli savent jouer juste, où et quand le faire… Le coach exige une certaine capacité à s’adapter à un nouveau système en cours de match, ça réclame du travail tactique et de la réflexion.

Si on parle de votre marge de progressio­n, c’est peut-être sur l’applicatio­n des centres ?

Bien sûr. C’est de la répétition, des gammes. On a commencé à mettre en place des exercices en fin de séance la saison dernière, deux fois par semaine. On l’a accentué jusqu’à trois fois cette année. C’est un travail technique qui nécessite du relâchemen­t, une bonne appréciati­on de la situation et de l’appel de l’attaquant.

Vous vous fixez des limites ?

C’est la pire chose à faire. Ce groupe n’a aucune limite, ça nous a permis de réaliser de belles choses sous l’impulsion du coach et du staff.

Comment expliquez-vous les débuts ratés en L ?

Quand on voit les contenus, SaintEtien­ne n’a pas d’autres occasions outre le but, et Troyes marque en contre alors qu’on cherche à gagner. L’an passé, on a remporté les premiers matchs sur des détails en notre faveur, cette fois, ça ne passe pas. Il faut continuer de travailler, ne pas s’inquiéter. Le rythme et le jeu sont là, manque la rigueur défensive qui nous empêcherai­t d’encaisser un but sur chaque match.

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(Photo Franck Fernandes)
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