Nice-Matin (Cannes)

Les vacanciers formés aux gestes qui sauvent

Les bénévoles de la célèbre associatio­n fondée par Henri Dunant ont sensibilis­é le public aux gestes de premiers secours, hier tout au long de la journée, sur une plage de la Croisette

- LUCAS SCALTRITTI

Seulement un Français sur dix est formé aux gestes qui sauvent. La France fait figure de mauvais élève sur la scène européenne, bien loin derrière les pays scandinave­s. Afin de pallier ces lacunes, la Croix-Rouge organisait hier, à la plage Macé sur la Croisette, une journée de sensibilis­ation aux premiers secours. Les vacanciers, entre deux bains de mer, ont pu se familiaris­er avec la position latérale de sécurité, le massage cardiaque ou encore le défibrilla­teur. Protéger, alerter, secourir. Trois mots essentiels. Lorsqu’il y a un accident, on protège la zone pour éviter de se blesser ou d’aggraver le cas de la victime. Ensuite, on alerte en appelant les secours (le 18 ou le 112). Et c’est seulement après tout cela que l’on peut secourir.

Sessions d’une heure

« Voilà, et vous la basculez sur le côté maintenant ». Sylvana Lopez était en charge des ateliers de formation. Une dizaine de personnes pour des sessions d’une heure environ. Vicken Coloniant, un touriste venu de région parisienne, se laisser guider par la bénévole de la Croix Rouge de CannesGras­se-Pays de Lérins. Avec son accent chantant, elle le coach pendant qu’il met une autre élève en position latérale de sécurité. L’estivant n’a pas trop de mal, il maîtrise bien ses gestes. « C’est quand même toujours utile, ça fait une bonne piqûre de rappel ». Vicken Coloniant avait déjà suivi une formation similaire il y a une vingtaine d’années. Sylvana Lopez prodigue ses recommanda­tions en n’oubliant pas de les ponctuer de plaisanter­ies. L’ambiance n’est pas triste sous les tentes de la Croix Rouge. Pourtant, dans les exemples d’accidents que cite la bénévole pour illustrer ses propos, les attentats de Nice reviennent. Le groupe qui suit la formation se remémore. Malgré le décor de rêve et l’ambiance bon enfant, la gravité s’installe sur le sable. Tous comprennen­t l’importance cruciale de pouvoir maîtriser ces gestes qui sauvent.

« Avec un bon geste, on se fatigue moins »

Personne n’échappe au massage cardiaque. Si certain ont simplement observé leurs collègues éphémères faire des positions latérales de sécurité ou se servir du défibrilla­teur, là, il est impossible de passer son tour. Les mains positionné­es sur le coeur, les bras bien droits, on masse. « Avec un bon geste, on se fatigue moins », assure Sylvana Lopez. Il faut enfoncer la cage thoracique de cinq à six centimètre­s afin de réaliser un massage cardiaque efficace. Et la bénévole de la Croix-Rouge est visiblemen­t satisfaite : tout le groupe repart sur sa serviette de plage avec un diplôme.

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(Photos Gilles Traverso) Les ateliers de formation, d’une heure environ, ont attiré une foule de curieux.

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